Giuseppe Maria est fils de Francesco Segni, employé de la chapelle San Petronio à Bologne. Francesco enseigne à Finale près de Modène, ce qui vaut le surnom de Finalino à Giuseppe Maria, pourtant bolognais.
Finalino interprète Germanico sul Reno de Legrenzi à Modène en 1677 avec la basse Cottini, le castrat Origoni et la diva Salicola, qu'il retrouve à Reggio Emilia deux ans plus tard. En 1681, Segni incarne Vénus dans Amore riconciliato con Venere de Policci à Parme, avec la basse Clerici. Il paraît à Venise en 1682-83, et le Mercure galant rapporte :
Dans ces deux pièces, Finalin, un des principaux chanteurs, se fait distinguer, accordant & mariant admirablement sa voix aux fanfares des trompettes.
Le castrat De Castris, qui le côtoie probablement dans I Due Cesari à Venise, dit de lui qu'il plaît à la plèbe et paraît grossier en scène.
C'est Pallavicino qui est à l'honneur à Modène en 1685, avec Ballarini et Chiaravalle. Christine de Suède, célèbre mélomane vivant à Rome, remercie le duc de Mantoue de lui avoir prêté le castrat en avril 1687, écrivant :
Serenissimo Signore, la belle voix et le chant de Finalino, musico de V.A., m'ont tant plu que j'ai pris sur moi de le retenir ici pendant quelques mois, en espérant que votre grâce ne me refusera pas cette satisfaction, d'autant que j'espère le renvoyer à V.A. bien supérieur à lui-même, comme il l'est déjà aujourd'hui à tout autre musico que j'aie déjà entendu.
On entend Finalino à Rome en 1688 dans I Giochi troiani de Pasquini. À Venise, Segni chante Ziani en 1693. Giuseppe se produit à Vérone en 1693 ainsi qu'à Rome avec Pistocchi et Roberti dans Il Seleuco de Pollarolo (dans un rôle féminin) et une reprise du Vespasiano de Pallavicino. Le dernier opéra où il est repéré est L'Oracolo in sogno de divers auteurs, dont Caldara, présenté à Venise en 1700 avec de jeunes talents comme Margherita De l'Epine et la Durastanti, appelées à briller à Londres.
Segni fait longuement partie des artistes des Gonzaga à Mantoue. Dans sa ville natale, le castrat chante à San Petronio en 1675 et 1680 avant de se fixer définitivement de 1705 à 1730. Il fait partie des Accademici Filarmonici de Bologne depuis 1688. À la mort de Finalino, d'une blessure à la jambe, un chroniqueur indique qu'il a été au service de l'empereur d'Autriche Léopold Ier, ce qui suppose un séjour viennois.
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