Castrat soprano originaire de Senigallia (Marches) ou Pesaro, selon les sources.
On repère d'abord le castrat adolescent dans la troupe de Mingotti installée à Hambourg en 1750 : Scogli n'incarne que le dernier rôle d'Ezio. Certains membres seront pendant de longues années ses compagnons de route, dont le ténor Giovanni Croce, la soprano Marianna Galeotti et la contralto Elena Fabris. S'y ajoutent Prudenza Sani et le castrat Ricciarelli dans les principaux rôles.
Pour le carnaval 1751, Scogli est à Faenza avec la Ronchetti, puis l'année suivante à Pesaro comme secondo uomo, par exemple dans Il Re pastore de Sarti qu'il reprend quelques mois plus tard à Venise, cette fois-ci comme primo uomo : c'est tout ce que l'on sait de ses prestations en Italie.
Avec la troupe Mingotti, Scogli par à l'assaut de la Scandinavie en 1754, via Rostock. Au Danemark, Scogli interprète notamment Antigono de Sarti, un pasticcio sur Gianguir et L'Olimpiade d'Uttini, en général dans les derniers rôles. En Suède, la troupe se produit en 1755 (Il Re pastore) et 1757 (L'Eroe cinese) dans des opéras d'Uttini, lors par exemple de concerts pour la résidence royale de Drottningholm ou à Stockholm, dans la salle Riddarhuset. La reine parle d'un jeune soprano de dix-neuf ans dont la voix s'étend sur trois octaves et demi, et doté d'un trille excellent, qui exécute toutefois ses airs mécaniquement comme un perroquet.
Scogli se replie ensuite définitivement au Danemark où il demeure plusieurs années, étant de toutes les créations de Giuseppe Sarti dont Anagilda (1758), Nitteti (1761), Cesare in Egitto (1763) jusqu'au Naufragio di Cipro (1764). Il est alors enfin primo uomo aux côtés de Marianna Galeotti. Il se produit en concert à Stockholm en 1761-62.
Ce castrat est certes peu renommé, mais sa technique était très solide à en croire les partitions laissées pour lui, jusqu'au suraigu. |