Ce chanteur semble d'origine espagnole, et remporte un grand succès dans sa ville natale, Rome. Son père Orazio est aussi chanteur, tout comme son frère le ténor et compositeur Giovanni Felice Sances.
C'est néanmoins à la cour de Mantoue qu'il débute sans doute très jeune, puisqu'il fait partie des altos listés parmi les artistes employés à la cour, en même temps que les sirènes Adriana Basile (et ses deux sœurs) et Settimia Caccini. Il quitte cependant Mantoue en 1615.
Dès 1620, sa présence est attesté à Rome où il s'illustre particulièrement dans L'Aretusa du ténor et compositeur Vitali. L'auteur le distingue dans le livret imprimé :
Je ne veux rien dire d'Aminta, car seuls ceux qui l'ont entendu narrer le sort d'Aréthuse peuvent comprendre. Dans ce rôle, Lorenzo Sanci de Banchetti a plus d'une fois fait surgir les larmes des auditeurs avec une force qui n'a pu que confirmer ce qu'on pensait de lui [...]
Membre de la chapelle pontificale dès 1619 – à 15 ans ! –, il est aussi l'un des chanteurs favoris des autres concerts donnés dans la ville, ainsi qu'à l'opéra. En 1626, le contralto brille en Adonis de La Catena d'Adone de Mazzochi, face à l'enchanteresse Falsirena de Loreto Vittori. En décembre de la même année, il réunit tous les chanteurs présents dans la chapelle Sixtine pour s'excuser de les quitter... pour prendre femme ! L'ensemble du collège lui accorde sa bénédiction, et il est difficile d'imaginer qu'un castrat aurait pu mettre tel projet à exécution. Cela invite à penser que Lorenzo était en réalité falsettiste voire un ténor aigu.
On le retrouve au service du cardinal Barberini en même temps que le fameux Vittori ou encore Pasqualini.
En 1642, quand Barberini produit l'opéra de Luigi Rossi Il Palazzo incantato, Sances interprète le charismatique mage du titre, flanqué des tout meilleurs chanteurs de la chapelle Sixtine : la basse Nicolini, le bariténor Bianchi, les sopranos Ferrotti, Pasqualini etc. L'opéra remporte un grand succès. De manière plus ordinaire, il est fort probable que Sances interprète souvent des pages de Rossi qui est employé du cardinal comme lui. Enfin, entre 1635 et 1645, il est contralto dans le chœur germano-hongrois de Carissimi.
Si sa véritable nature vocale reste discutée, il n'en reste pas moins que Sances fait partie des chanteurs très appréciés à Rome. |