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Francesco RONCAGLIA

ca 1750 – ?

Roncaglia est natif de Faenza, et étudie avec Gibelli à Bologne. Il commença sa carrière à Parme, chante à Venise en 1767, notamment dans Il Re pastore de Guglielmi.

Ces prestations lui valent un engagement à Munich comme secondo uomo entre 1768 et 1770. Là-bas, il se frotte notamment aux pages du maître de chapelle Bersnasconi, à commencer par La Clemenza di Tito, mais aussi Sales et Sacchini. Il a pour partenaires au fil des ans le castrat Rauzzini, le ténor D'Ettore ou encore les sopranos Flavis, Carmignani ou Mingotti. Encore jeune, Francesco plaît beaucoup !
Entre 1771 et 1776, c'est à Mannheim qu'on le retrouve, au premier plan cette fois-ci : il accompagne les Wendling et Raaff dans Temistocle et Lucio Silla de J. C. Bach, et chante aussi l'opera buffa, comme L'Amore artigiano de Gassmann avec Allegranti et Danzi-Lebrun, ou des opéras de Salieri et Grétry.
Auréolé de ces succès dans l'un des centres musicaux les mieux réputés d'Europe, le soprano retourne brièvement en Italie (Cajo Mario de Monza avec Rosa Agostini à Naples, Rome et Venise) avant de partir pour Londres à partir de 1777 : il retrouve Jean-Chrétien Bach ainsi que la soprano suraiguë Franziska Danzi-Lebrun et son époux, originaires de Mannheim, et chante avec elle Erifile de Sacchini et La Clemenza di Scipione de Bach, avec le ténor Adamberger. Charles Burney l'entend dans la capitale britannique et décrit le castrat dans son Histoire générale de la musique :
Le visage et la personne de Roncaglia étaient élégants, et sa voix douce ; son style de chant était sobre et parfaitement discipliné ; il ne prenait pas de risques et ne faisait aucune faute d'intonation. La meilleure partie de sa voix de soprano couvrait l'intervalle ré – la, et s'il donnait parfois l'ut, c'était avec difficulté. Sa voix comme son jeu étaient faibles, et des trois qualités requises pour faire un parfait chanteur d'opéra, à savoir le pathos, la grâce et l'abattage, que les Italiens appellent cantabile, grazioso, et bravura, il ne possédait que la seconde. Sa voix étant plutôt une voce di camera, ses prestations en chambre dans le genre gracieux ne laissaient rien à désirer. Issu de l'école de Bologne et formé par Bernacchi, il rappelait aux auditeurs l'un des meilleurs élèves de ce grand maître, Guarducci.
Après Il Re pastore de Giordani, le soprano retourne en Italie.

ELFRIDA PAISIELLOLes réserves de Burney n'empêchent pas Roncaglia de triompher comme primo uomo partout en Italie. C'est à Mestre qu'on l'identifie en 1778, avec Pietro Gherardi, qu'il retrouve ensuite à Rome avec le ténor David dans des opéras de Sarti et Gazzaniga. Francesco poursuit à Florence et Venise, où il demeure jusqu'en 1780. Il chante notamment Demetrio de Bianchi avec la Bastardella. Après l'Anfione de Galuppi, Roncaglia retourne à Londres pour sept productions au King's Theatre avec le ténor Trebbi.

Roncaglia est ensuite à Gênes puis à Naples où il se fixe jusqu'en 1787, si ce n'est pour le carnaval 1784-85 à Rome. Il devient en effet soprano à la chapelle royal de Naples, ce qui explique sa présence continue dans la ville. Au San Carlo, il chante Thoas dans Oreste de Cimarosa avec la Balducci en 1783, Enea e Lavinia de Guglielmi en 1785, Mesenzio de Bianchi en 1786, etc. Parmi ses partenaires réguliers figurent Domenico Mombelli ou le castrat contralto Monanni. À compter de 1787, Francesco se produit à Lucques, Padoue, Milan, Bologne (Cleomene de Sarti), Trieste, Vicence, Vérone, Pérouse et Florence.
Roncaglia retourne à Naples en 1791 pour Antigona de Winter avec la Banti. L'année suivante, il y participe à Elfrida, bel opéra de Paisiello écrit sur un livret de Calzabigi (ci-dessus), et donne Ercole sul Termodonte de Piccinni en 1793. En 1796 et 1797, Roncaglia est à Vérone, Florence et Trieste, chantant principalement Paisiello.
Toujours membre de la chapelle de la cour de Naples, il enseigne dans les conservatoires de Naples et de Bologne. En 1802-03, le castrat chante à nouveau au San Carlo dans Siface et Sofonisba de Guglielmi et des œuvres de Tritto et Andreozzi, laissant les rôles héroïques et amoureux au ténor Mombelli : un signe de l'évolution des temps. Roncaglia ne paraît plus sur scène ensuite.

S'il n'a pas acquis une stature légendaire à l'instar d'un Marchesi ou d'un Crescentini, Roncaglia est l'un des interprètes les plus demandés de son temps.

Temistocle Neocle J.C. Bach 1772 Mannheim
  C. Nanneson, Les Talens lyriques dir. C. Rousset – retransmission de représentations, Toulouse, 2005
Lucio Silla Cecilio J.C. Bach 1775 Mannheim
  S. Geszty, Cappella Coloniensis dir. G. Kehr – 33t Voce
L. Teuscher, Mozarteumorchester dir. I. Bolton – retransmission de concert, Salzbourg 2013
Amor vincitore Alcidoro J.C. Bach 1774 Mannheim
> réc. et air Zefiretti che lievo spirando J. Lezhneva, Concerto Köln – concert Schwetzingen 2022
Zemira e Azor Azor Grétry et al. 1776 Mannheim
  Rôle transposé : P. Kabongo, Akademie für Alte Musik Berlin dir. B. Forck – retransmission de représentation, Schwetzingen 2023
La Clemenza di Scipione Luceio J.C. Bach 1778 Londres
  J. Waschinski, Das kleine Konzert dir. H. Max – CD CPO
Oreste Oreste D. Cimarosa 1783 Naples
> air Cara parte del mio core S. Marino, La Cetra dir. A. Marcon – Sopranista CD Decca 2022
Ifigenia in Aulide Achille I. Pleyel 1785 Naples
  Récitatifs coupés. Version transposée : N. Payas, Philarmoniches Orchester Györ dir. P. Weigold – Captation de représentations, Heidelberg, 2005
L'Olimpiade Megacle G. Paisiello 1786 Naples
> Air Superbo di me stesso * duo Ne' giorni tuoi felici M.E. Nesi, G. Petrou – captation de représentation, Opera Festival of Ancient Corinth
Elfrida Adelvolto G. Paisiello 1792 Naples
  A. Mantovani, I Filarmonici di Torino dir. U. Benedetti Michelangeli – retransmission de représentations à Savona, 1990