Giovanni Ripa est un modeste castrat soprano.
On trouve d'abord sa trace à Rome, où le jeune chanteur est préposé aux rôles féminins. Il chante dans Il Ciarlone de Scolari en 1765, et crée Marina dans L'Isola d'amore de Sacchini en 1766, avec Rauzzini. Ripa côtoie aussi le jeune Sartorino et la basse bouffe Bussani dans la première version des Serve rivali de Traetta et La Giardiniera brillante de Sarti, en 1768. On l'entend aussi la même année à Viterbe dans un oratorio d'Anfossi.
Giovanni se produit comme secondo uomo au San Benedetto de Venise en 1768-69, avec De Amicis et Guadagni, et chante notamment Demofoonte de Mysliveček.
Parti pour le Portugal peu de temps après, Ripa chante à Lisbonne où les femmes n'ont pas le droit de se produire sur scène, dans la stricte observance de la politique de Rome. Le primo uomo local est le castrat Carlo Reina. L'ensemble des chanteurs donnent généralement des reprises, comme Fetonte de Jommelli, dans lequel Ripa incarne Protée et le Soleil, ou L'Olimpiade du même, où il campe Licida. On donne parfois de nouvelles œuvres, cependant : il crée plusieurs partitions de J. Sousa Carvalho, comme Leonato dans L'Eumene de 1773, le rôle titre de L'Angelica en 1778, Testoride argonauta en 1780, Argia dans Adrasto en 1784, etc. La plupart du temps, le soprano endosse les habits féminins, même vingt ans après ses fraîches incarnations romaines.
C'est dans la capitale portugaise que Ripa fait ses adieux à la scène en 1791. |