Giuseppe est apparemment le fils d'une blanchisseuse et se fait connaître à Rome, d'où son surnom.
Le jeune castrat débute dans cette ville en 1738, dans une page comique de Latilla avec la basse Baglioni, et pas n'importe laquelle : La finta cameriera est un titre charnière dans le genre lyrique et plus spécifiquement l'opera buffa. Toujours à Rome, il incarne Teolinda dans Ricimero de Jommelli en 1740, avec le ténor Pinacci, mais incarne aussi des rôles masculins (Sesostri de Sellitto en 1742). C'est encore à Rome que Casanova le rencontre en 1742, le prenant véritablement pour une femme – le tout est relaté dans ses mémoires.
Ricciarelli se produit à Turin en 1744 pour le carnaval, interprétant de petits rôles dans les opéras de Bernasconi et Leo, avec la contralto Elmi et la Turcotti. La même année, on le retrouve comme secondo uomo à Bologne dans Ciro riconosciuto de Jommelli, portant le titre de virtuose du cardinal Acquaviva d'Aragon. Naples l'applaudit en 1746 dans Catone in Utica de Duni (Arbace) avec l'Astrua. En 1747 et 1748, le soprano paraît à Rome au théâtre Capranica puis successivement dans trois salles vénitiennes, le San Angelo, le San Samuele et le fameux San Giovanni Grisostomo (rôle titre d'Evergete de Gibelli avec la contralto Cesati et le ténor Giorgi). Giuseppe retrouve le même théâtre pour le carnaval 1749, comme second chanteur derrière Carestini dans Demofoonte de Hasse.
En 1752, Ricciarelli est à Prague en qualité de premier chanteur pour plusieurs opéras dont Issipile de Gluck, flanqué de la Fumagalli et de la contralto Della Stella. Il porte le titre de virtuose de chambre du duc de Bavière. À l'été 1753, Ricciarelli chante à Berlin pour Frédéric le Grand qui, comme à son habitude, lui donne des instructions précises sur le style qu'il apprécie. Il y chante notamment un pasticcio, la pastorale Il Trionfo della libertà. Gagnant Copenhague, il s'illustre en 1754 avec la troupe de Pietro Mingotti qui comprend la contralto Fabris et la soprano Sani, dans des opéras d'Uttini et Sarti.
Entre 1755 et 1757, c'est Londres qui l'accueille comme premier chanteur, avec la célèbre Mingotti ou encore Colomba Mattei, avec lesquelles il prend en charge la gestion du King's Theatre. Ils donnent par exemple Antigono de Conforto, mais interprètent aussi Jommelli, Perez, Hasse, Giardini, Lampugnani etc.
En 1762, Ricciarelli chante à Florence avec Clementina Baglioni.
C'est peut-être à Londres qu'il termine ses jours ; il y devient franc-maçon en 1774. Dans son Histoire générale de la musique, Burney écrit en note à propos de Ricciarelli, après son séjour dans les années 1750 :
Cet interprète fut si peu occupé à son retour sur le continent qu'il entreprit d'enseigner et de voyager avec la famille de l'Amiral (et future sir) Robert Harland, avec qui il revint en Angleterre en 1760, continuant de résider avec eux et d'enseigner à Mlle Harland, dont l'exécution de la bravura et des notes aiguës égalait le registre de l'Agujari et suscitait beaucoup d'admiration.
Tantôt désigné soprano, tantôt contralto (mais Galuppi lui écrit dans une tessiture clairement aiguë), Ricciarelli mène une belle carrière pendant laquelle on loue son organe flexible et clair. Il chante souvent aux côtés du très renommé Gioacchino Conti dit Gizziello, et entend s'inscrire dans sa lignée selon le témoignage de Frédéric II.
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