Domenico Ricci, né à Fano, est un soprano dont l'essentiel de la carrière se déroule à Rome, tant sur les plus grands théâtres qu'à la chapelle pontificale.
C'est pourtant à Milan qu'il voit sans doute le jour, comme le suppose ses surnoms. Domenico Ricci étudie avec le compositeur Francesco Gasparini, sans doute avec d'autres chanteurs comme Girolamo Bartoluzzi.
Il fait partie de la fine fleur des chanteurs du pape, avec Pasqualino Betti, Biagio Ermini, Giuseppe Carminati etc. Ensemble, ils chantent les psaumes de l'Estro poetico-armonico de Marcello.
À l'opéra, il apparaît autour de 1720 et chante alors les rôles féminins, dans des intermezzi avec la basse Cavana : il est alors un des protégés d'Ottoboni. Ayant fait ses preuves, il est prima donna avec le tout jeune Farinelli. Ricci chante une Ginevra di Scozia de Falconi en 1724 mais incarne encore un personnage comique ; il chante avec Giacinto Fontana dans une cantate de Micheli donnée chez le cardinal Cienfugos en 1726 et crée Lavinia dans Il Trionfo di Camilla de Leonardo Leo au Teatro Capranica cette même année. Il participe à une serenata de Vinci en 1729 avec Appiani, Tolve, Fontana ou encore Carestini.
Plus rarement, il se produit hors de Rome, comme dans Imeneno in Atene de Porpora donné à Venise en 1726 avec la Merighi et le ténor Antinori.
L'année précédente, on l'entend à Pérouse avec la basse Imperatori et le castrat Mariani, dans un rôle féminin. Il participe encore comme primo uomo à la création de L'Olimpiade de Pergolesi en 1735 qui, malgré l'échec initial, devient rapidement l'une des plus célèbres mises en musique du magnifique livret de Metastasio. Deux ans plus tard, il participe aussi au Temistocle de Latilla au Tordinona avec le ténor Cristoforo Del Rosso et le castrat Amadori, et au Ciro riconosciuto de R. Di Capua (rôle titre), ce qui constitue apparemment sa dernière apparition scénique.
On ne connaît guère plus d'éléments de sa carrière, qui doit se terminer dans le répertoire sacré au sein du collège pontifical, mais aussi à Saint-Jacques-des-Espagnols, où il remplace Peppino della Regina et retrouve d'autres chanteurs du Pape, comme le ténor Chiccheri et le contralto Betti. Selon Charles de Brosses, Ricci séjourne brièvement en France. Ghezzi en dessine une caricature, le désignant comme le soprano le plus célèbre de Rome. |