Ce castrat contralto est appelé à la cour de Dresde en 1725, avec un groupe de chanteurs italiens comprenant également le ténor Matteo Lucchini : tous sont nommés à la Hofkapelle. Pozzi, surnommé Nicolini, chante donc les nombreuses compositions de Zelenka destinées à la chapelle catholique de la ville au cours des années 1720. Il participe également à la création d'un des premiers (le premier ?) opéra bouffe italien en Allemagne, le Calandro de Ristori, avec son collègue soprano Andrea Rota [Ruota] et le couple de chanteurs comiques Ermini.
En 1730, on décide de faire revivre l'opéra italien, en faisant venir à grands frais d'excellents musiciens de Venise : les castrats Bindi, Pignotti, Rocchetti et Annibali, ainsi que plusieurs chanteuses. Cleofide ouvre la grande ère de l'opéra dresdois avec Hasse et la Bordoni : Pozzi y chante le rôle du traître Timagene, dans de beaux airs avec flûtes obligées au II ou cors au III. Pozzi chante ainsi fidèlement dans quasiment toutes les nouvelles productions et reprises d'opéra de Hasse et d'oratorios, le plus souvent dans les derniers rôles toutefois.
Il intervient par exemple dans Gesù al calvario (de Zelenka) en 1735, Asteria en 1738, ou encore Alfonso en 1739. En 1735-36, il passe par la cour de Varsovie avec ses collègues Bindi, Annibali et Götzel et interprète notamment de fastueuses cantates de Ristori.
En 1747, Pozzi est identifié sur une toile de Canaletto peinte à Dresde, avec d'autres artistes et gentilhommes de la cour.
Malgré la qualité de sa voix, Pozzi sert essentiellement dans les chœurs. Certaines sources indiquent que son embonpoint considérable était la principale cause de son éloignement des scènes à compter de 1742. Pozzi meurt à Dresde en 1758, ce qui motive l'engagement de l'alto Giuseppe Perini pour le remplacer. |