On retrouve d'abord ce chanteur à Bologne en 1760, dans des opéras bouffes. C'est encore le cas l'année suivante à Milan, par exemple dans La Buona Figliuola maritata de Piccinni. En 1761, celui qu'on surnomme Gibellino est primo uomo au San Samuele de Venise dans le grand genre : accompagné de Teresa Colonna, il présente Catone in Utica de Gassmann. En 1762, toujours à Venise, Michele est au second plan avec pour partenaires le couple formé par Rosa Tartagliani et Giuseppe Tibaldi, et le primo uomo Cornaggia, par exemple dans Antigono de Galuppi et un opéra de F. De Majo. Patrassi se produit ensuite à Rome en 1763, où il retrouve Tibaldi avec le castrat Savoj en prima donna et Elisi en primo uomo, notamment dans Tito Manlio de P. Guglielmi.
La carrière du castrat se tourne ensuite résolument vers l'Europe centrale : il fait partie de la troupe de la basse Pasquale Bondini, et paraît à Prague (où il participe aussi à des opere serie de Galuppi et Fischietti avec la Girelli), Karlsbad et Dresde en 1765, essentiellement dans des opéras bouffes. C'est dans cette dernière ville que la troupe se fixe, et Patrassi y chante avec Bondini et la ténor Guardasoni dans La Famiglia in scompiglio de Scolari et autres pages de Rutini, Boroni, Galuppi, G. Scarlatti et Fischietti. En 1769, notre castrat s'illustre dans le serio avec la Mingotti et l'élève de cette dernière, Rosa Capranica, dans La Clemenza di Tito de Naumann. À vrai dire, Patrassi s'implante complètement sur le plan local, reprend des oratorios dresdois de Hasse (notamment Elena al calvario) et en crée La Passione du maestro Schuster en 1778.
En 1780, alors que la troupe de Bondini est débauchée de Dresde pour Braunschweig, Patrassi passe de l'autre côté de la barrière et assure la production d'opéras avec Luigi Simoni, ce dont a trace entre 1782 et 1784 au moins. Ils font notamment donner La Secchia rapita de Salieri et une Didone abbandonata.
À ses débuts, le castrats fait également partie du pupitre des sopranos de la chapelle San Petronio de Bologne. |