Castrat soprano très réputé en son temps.
Né d'un barbier romain, Pasqualini débute très tôt dans sa ville natale à St-Louis-des-Français en 1624. En 1627-28, le jeune soprano est appelé à Parme pour les noces ducales, et Monteverdi lui trouve des qualités vocales mais une prononciation difficule. Il intègre la chapelle pontificale à partir de 1630, et y reste toute sa carrière : le beau chanteur est en effet l'amant du cardinal Barberini qui l'aime passionnément. Son influence sera d'ailleurs perçue comme menaçante, comme l'écrit le cardinal Antonio Bichi :
L'aveuglement d'[Antonio Barberini] est stupéfiant, et l'insolence du garçon [Pasqualini] est devenue insupportable.
Pasqualini obtient parfois de chanter sur les scènes de cette puissante famille romaine.
Il incarne notamment La Sposa pleurant l'absence d'Alexis dans Il Sant'Alessio de Landi en 1631, avec Angelo Ferrotti. Quatre ans plus tard, c'est dans une Santa Teodora que se produit le castrat. En 1637, il retrouve le soprano Angelo Ferrotti pour la Commedia Barberini, à l'époque du carnaval. La même année, il chante pour le pape à Castelgandolfo avec Vittori. On l'entend dans La Sincerità trionfante de Castelli et Proserpina rapita de Colonna. Pasqualino incarne Bradamante aux côtés de l’Angélique de Vittori dans Il Palazzo incatato de Rossi en 1642 : ces deux castrats se présentent d’ailleurs souvent ensemble, tout comme nombres d'interprètes pontificaux comme le ténor Bianchi, la basse Nicolini, etc. Bradamante écrase cependant tous les autres rôles !
Ami cher de Luigi Rossi, dont il crée également Erminia sul Giordano (1633) Pasqualini compose également, comme Vittori et la plupart de ses collègues du collège pontifical, dont Landi et Rossi eux-mêmes : il laisse environ 250 cantates, par exemple, qui restent largement à découvrir.
Il est à Paris, en 1647, pour créer le rôle d'Aristeo dans L'Orfeo de Luigi Rossi : le succès est immense.
Mais à 45 ans, le castrat se retire de la scène et vit de la pension qu'il continue de recevoir. Il meurt d'une attaque d'apoplexie.
Plus grave que celle de Ferrotti, sa voix se distingue par son expressivité ; dans l'opéra sacré de Landi, c'est lui qui incarne le rôle le plus tragique, le plus opératique.
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