Vincenzo Olivicciani naît à Pescia, et exerce sa voix de soprano auprès de Carissimi.
Celui qu'on appelle affectueusement Vincenzino entre au service des Médicis à la cour de Florence de 1664 à 1666 puis de 1669 à 1724. Il débute adolescent à Florence en 1661 dans Orontea de Cesti accompagné du compositeur lui-même. C'est dans cette cour qu'il est employé jusqu'à l'invitation émanant de la cour impériale de Vienne où officie désormais Cesti en 1667 : Vincenzo chante à plusieurs reprises l'oratorio écrit par Leopold Ier en personne, Il Lutto dell'universo, et fait partie des rares chanteurs dont on sait qu'ils participèrent à Il Pomo d'oro (dans le rôle de Vénus, et peut-être d'autres). Le castrat plaît et s'attire les louanges de Cesti, qui cherche à le débaucher de la cour florentine. En 1674, il incarne Mirena dans Il Ratto delle Sabine de Draghi, auprès de la diva Masotti, partenaire de nombreux concerts pour la famille impériale.
Olivicciani fait aussi l'objet de demandes constantes de la part de Venise, et notamment des frères Corner, pour le théâtre San Luca. Le soprano chante dans Ercole in Tebe avec Rivani et Dario in Babilona de Boretti avec la diva Giulia Masotti et le castrat Donati au San Salvatore en 1670-71, toujours à Venise. En 1681 il participe à un opéra intitulé Il Re, avec Siface et Margherita Salicola : il fait partie des favoris du public.
En 1699, le soprano retourne à Vienne et chante La Presa di Tebe d'A. Bononcini en 1708, et l'année suivante Il Figliuol prodigo de C. De Rossi, Il Campidoglio ricuperato de Ziani et La Decollazione di S. Giovanni Battista d'A. Bononcini. Il est cependant encore signalé comme interprète de motets de Perti en Italie en 1707.
Le castrat prend sa retraite en 1711 avec une pension de l'empereur. Il entre dans les ordres et meurt à Florence en 1726.
On estime que Vincenzo figure sur un portrait de Gabbiani avec d'autres chanteurs de la cour de Florence, Antonio Rivani et Cavaletti. Olivicciani serait assis au clavier, car officiellement en charge des clavecins de la cour entre 1666 et 1674.
La carrière de ce chanteur aura été remarquable, entre Florence, Vienne et Venise, sans pour autant égaler l'extrême popularité d'un Siface, d'un Matteuccio ou d'un Cortona, ses plus illustres contemporains. Le baron del Nero, proche de la famille Colonna à Rome, écrit depuis Florence dans les années 1670 :
Vincenzino est un grand chanteur. Il possède de rares qualités, en particulier sa manière de chanter les passaggi avec la plus parfaite clarté, et un beau trille ; sa voix est belle et gracieuse, et il la plie à tout ce qui est humainement possible, si bien que tous les autres chanteurs le considèrent comme le premier d'entre eux.
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