Nicolini est un castrat soprano formé à Bergame.
On entend ainsi Nicolini à Milan entre 1744 et 1746, par exemple dans Ippolito de Gluck, avec l'Aschieri, Amorevoli et Monticelli. Puis on retrouve sa trace à Venise en 1747 dans Achille in Sciro de Runker (rôle d'Ulysse) avec la Girò, le ténor Negri et la soprano Ronchetti. Padoue l'accueille en 1752, mais il s'efface encore derrière un castrat de renom, en l'occurrence Mariano Nicolini.
En 1755, le premier chanteur du Solimano de Fischietti donné à Venise avec la Gabrielli et la Segantini s'appelle aussi Nicolini.
En 1760, il incarne le rôle titre d'Artaserse de J.C. Bach et Tigrane de Piccinni à Turin avec le baryténor Di Mezzo, et brille aussi à Milan. En 1762, Nicolini chante le vil Tarquinio dans Il Trionfo di Clelia de Hasse et Metastasio, à Vienne, où il paraît régulièrement en concert au fil de l'année suivante, recueillant de chaleureux applaudissements. Guadagni, Tibaldi et Marianni Bianchi l'accompagnent ; mais cela ne va apparemment pas sans quelques frictions avec le premier castrat.
Il se présente aussi à Rome comme secondo uomo en 1763, et donne Vologeso de Bertoni avec le charmant Savoj et un Elisi à bout de souffle. Carlo cède la première place à Luca Fabris à Padoue en 1764, mais incarne bien le premier rôle masculin à Venise, la même année, dans Sofonisba de Boroni où s'illustrent également la De Amicis, le jeune Pachierrotti et le ténor Guardasoni. En 1765, le castrat est Scitalce dans Semiramide de Mysliveček avec les contraltos Galli et Polidoro, ainsi que le ténor Pini, et passe par Venise pour Il Tamerlano de Pietro Guglielmi. Le livret d'une pièce du même compositeur créée pour les noces de Francesca Grimani précise que Carlo est virtuose de la chapelle ducale de San Marco : l'engagement est officiel en 1766, en même temps que l'alto Santi, mais ne semble pas se prolonger après 1770. Il interprète un pasticcio à Lucques en 1765 (il y était déjà venu en 1764) avec la Bastardella, puis on le retrouve à Livourne pour plusieurs pages anonymes données lors du carnaval.
En 1768, il est premier chanteur au San Benedetto de Venise avec le ténor Ansani, par exemple dans Demetrio de Pampani. Nicolini retrouve Lucques en 1770, et paraît comme primo uomo à Florence en 1771, dans Motezuma de Mysliveček, avec le ténor Casetti.
Hiller le cite parmi les artistes de haute école dans son traité sur l'ornementation, parmi les castrats Concialini, Millico, Guadagni ou encore Aprile. Carlo se vantait de ne jamais chanter un même air de manière identique, perpétuant ainsi l'art belcantiste avec de nouveaux embellissements à chaque interprétation. Ce talent lui vaut ainsi le surnom de Carlo dalle cadenze. |