Comme l'indique son surnom, ce castrat né à Pise est élève de l'immense Manzuoli.
Il débute en 1771 en simple ombre heureuse avec le castrat Porri dans Orfeo ed Euridice de Gluck à Florence, ville qu'il retrouve ensuite régulièrement au cours des années 1770, comme chanteur serio de second plan. Il y revient par exemple en 1774 pour Le Nozze di Teti e Peleo de Paisiello avec Clementina Chiavacci et le castrat Veroli. En 1771-72, Neri est à Rome dans des rôles secondaires féminins et masculins, dont Lisinga de Motezuma (Paisiello), avec Tenducci. Il est seconda donna à Pérouse, fait ses premiers pas à Venise en 1774, par exemple avec Rubinelli dans Lucio Silla d'Anfossi, puis passe par Padoue, Loreto, Pistoia, Reggio... Après avoir été prima donna à Rome en 1777, il y débute dans l'opéra bouffe en 1778-79 comme jeune premier avec Calvesi et le castrat Bruni.
La décennie 1780 le voit accéder plus régulièrement aux premiers rôles, certes pas toujours sur les scènes les plus prestigieuses d'Italie : c'est le cas à Vérone en 1783 (on y précise qu'il est au service de la cour de Parme), Palerme en 1787-88 (Pirro de Paisiello avec Simoni et la Morigi) mais aussi à Livourne, Parme, Crémone, Lodi, Lucques, Pavie, Trévise, etc. Il chante aux côtés de Mlles Morichelli, Alberoni, Banti, des ténors David, Nencini, Ansani, des castrats Bartolini et Rubinelli ainsi que du couple Fantozzi dans les pages de Zingarelli, Sarti ou encore Bianchi. Entre 1790 et 1792, il est primo uomo à Venise, notamment dans Scipione de Sarti ou encore Circe de Paër avec la Mara. On l'entend ensuite à Florence (1793 et 1796), interprétant entre autres Zingarelli et Winter avec un autre élève de Manzuoli, le contralto Monanni. Entretemps, le castrat passe par Londres, mais pâlit en comparaison des castrats plus illustres entendus dans la capitale britannique, et des divas Banti et Morichelli qui s'y produisent en même temps ; on remarque qu'il n'est en aucun cas un chanteur de premier plan et que son jeu est embarrassé. Il se fait entendre à Lucques, Sienne... On le repère encore en 1803 dans Caio Mario de Cimarosa à Sinigaglia avec le fameux ténor Giacomo David.
Neri possédait une voix de soprano plutôt haut perchée. Il fait partie des derniers castrats avec Ceccarelli, Sassaroli, Bartolini, Bravura et surtout Crescentini et Vellutti. Souvent cité dans les listes de l'époque faisant état des premiers sopranos potentiels et assez présent sur les scènes, il ne semble pourtant pas s'imposer en vertue d'un talent exceptionnel, et a surtout dû profiter de la pénurie de castrats.
Un compositeur à peu près contemporain porte le nom de Michele Neri Bondi. |