Ce castrat contralto est probablement originaire de Montalcino, près de Sienne, en Toscane.
Sa carrière le mène très tôt à Rome, centre musical de grande importance en ce temps-là. Il est pris en main par le cardinal Chigi dès 1678. Il chante alors déjà dans l'église Saint-Jacques-des-Espagnols, où il se produit près de dix ans.
On l'entend à Reggio Emilia en 1687 dans Odoacre, dont le livret indique qu'il est au service du duc de Modène ; notons qu'il partage alors la scène avec Pietro Antonio Tosi, plus connu ensuite comme théoricien du bel canto.
Son talent lui vaut d'être entretenu par le cardinal Pamphili, mécène réputé de Rome, puis par Ottoboni. Employé à la chapelle Sixtine à partir de 1689, Monaci est l'un des meilleurs chanteurs de son temps. Sa voix est parfois qualifiée de contralto et s'il entre en cette qualité au service du pape, il passe rapidement parmi les sopranos. De 1693 à 1696, il chante à Saint-Louis-des-Français, où il se produit de façon plus sporadique ensuite jusqu'en 1705. Il se produit également en concert, et incarne la Raison dans Venere, Amore e Ragione d'Alessandro Scarlatti, dans la version romaine de 1706, avec le brillant soprano léger Finaja. L'oratorio est un genre primordial à Rome, et Montalcino s'y consacre bien évidemement, avec par exemple San Beatrice d'Este en 1689, ou S. Genuida dix ans plus tard avec le contralto Betti. Le castrat foule aussi les planches de l'opéra, à l'instar d'autres grands chanteurs du collège pontifical : il participe probablement à la création de Lisimaco en 1681, puis Pompeo de Scarlatti et Tessalonica de Pasquini en 1683 avec le soprano Sansone, dans des rôles féminins. Il crée encore La Statira de Scarlatti au Tordinona en 1690 avec le ténor Borosini et les castrats Tiepoli et Ceccarelli. Un rapport envoyé à la cour de Modène précise ainsi :
Hier soir j'étais au théâtre Tordinona [...] Les chanteurs ont également reçu quelques applaudissements, comme le contralto de Votre Altesse Pasqualino [Tiepoli] et aussi Montalcino.
Parmi ses collègues réguliers, figurent les autres chanteurs du pape, outre Tiepoli et Ceccarelli : Andrea Adami da Bolsena (également favori d'Ottoboni), Giuseppe et Francesco Maria Fede, ou la basse Verdoni. Montalcino passe aussi au service de Christine de Suède, comme tous les chanteurs importants de Rome. |