Domenico Melani porte le nom de son père, musicien à Pistoia qui a engendré une génération de chanteurs et de compositeurs remarquables, dont l'aîné, Atto, fut le plus brillant. Après Atto naît Francesco Maria puis Domenico (à une date discutée).
Comme ses frères Atto, Francesco Maria, Bartolomeo et Vincenzo, Domenico est castrat, avec une tessiture de soprano. D'autres sources indiquent toutefois que le Domenico Melani qui nous intéresse ici est bien natif de Pistoia, mais issu d'une autre branche de la famille Melani, et ne serait donc pas frère des précités.
On sait en tout cas qu'il est engagé à la cour de Stockholm entre 1652 et 1653, auprès de la célèbre reine Christine, férue de musique. Le prince-électeur de Saxe débauche quatre des chanteurs royaux, parmi lesquels Melani, qui se rend à Dresde dès 1653.
Il effectue un court séjour en Italie et retrouve la cour de Dresde, où il occupe dès 1654 des fonctions extramusicales – comme Atto auprès de Mazarin. Ses contacts italiens (et notamment florentins, comme l'ensemble des Melani) sont mis à profit pour l'engagement d'autres musiciens de la cour. Accompagné de chanteurs allemands et italiens, Melani se produit en privé pour Johann Georg I. Le maître de chapelle Schütz est réticent à entendre ces interprètes à la chapelle, mais le prince italophile et l'influence de chanteurs rompus au théâtre et à l'art italien, comme le directeur de musique Bontempi et les chanteurs de passage comme le castrat Donati, finissent par permettre à Melani et ses collègues de briller davantage, y compris dans la musique sacrée.
Après la mort du prince en 1656, l'intégration des Italiens à la Hofkapelle est consommée, au service de Johann Georg II. Melani interprète les pièces sacrées d'Albrici, Peranda, Bontempi. On commence à donner des opéras, le premier d'entre eux étant Il Paride de Bontempi, en 1661, où Melani chante Vénus aux côtés de son collègue Sorlisi. On donne ensuite des œuvres de Pallavicino, après le Teseo de Ziani, pour l'inauguration du théâtre en 1667) : Domenico s'y distingue particulièrement. Très proche du prince, Melani devient successivement Kammerjunker (valet de chambre), agent en Italie, intendant puis ministre, outre divers titres relatifs à l'organisation de la musique de la cour. C'est à Dresde qu'il termine logiquement sa vie. |