Soprano aigu natif de Pescia.
Engagé à Brescia par Graun, le tout jeune soprano est conduit à Berlin en 1742 pour chanter dans le fameux Cleopatra e Cesare du compositeur, symbole des nouvelles ambitions artistiques de Frédéric le Grand. Il n'est alors qu'un soprano parmi d'autres et ne chante qu'un seul air. Bien vite revenu en Italie (contrairement au jeune Bedeschi qui demeure tout sa vie à Berlin), Mazzanti chante comme primo uomo sur des scènes secondaires : Trévise (1744), Este (1749), Spolète (1751), Lucques (1752).
Dans les années 1750, après des années de perfectionnement vient la reconnaissance et Ferdinando se fait enfin entendre sur les meilleures scènes du pays, surtout Rome où il donne au moins huit rôles différents, dont L'Olimpiade de Logroscino (secondo uomo) et quelques années plus tard Antigono de Gluck, cette fois-ci primo uomo face au castrat Belardi. Il paraît aussi à Bologne, Turin (Tamerlano dans Bajazet de Jommelli), Padoue et Livourne (Adriano face au Farnaspe de Caffarelli dans l'opéra de Conforto), etc.
Mazzanti est aussi premier chanteur à Munich en 1755 dans des pages de Bernasconi. Métastase l'entend à Vienne en 1756 dans Il Re pastore de Gluck avec la Gabrielli, et commente ainsi dans une lettre à son cher Farinelli :
Le premier soprano est monsieur Mazzanti, grand joueur de violon en fausset ; il ne manquera pas d’admirateurs, car nous avons des palais pour toutes les sauces. Moi, quand j’entends chanter, je ne me satisfais pas de n’être qu’ébahi, je veux que mon cœur prenne sa part au bénéfice des oreilles. Mais c’est là une science qui n’est accordé qu’à un petit nombre ; et la nature ne fait pas fréquemment l’effort de produire des Farinelli.
On y note la rupture esthétique de Métastase avec les chanteurs de la nouvelle école, d'une virtuosité insolente mais trop légère, jugée gratuite et désincarnée. Les airs ne sont plus prétextes qu'à exhibitions rococos, or le vieux librettiste est un fin dramaturge et partisan d'un art équilibré.
La délicate dentelle suraiguë de Mazzanti (en clé d' ut1, jusqu'au contre-ré) dans Attalo de Galuppi, rôle comptant d'innombrables contre-ut (Padoue, 1755).
Après un passage à la cour du Wurtemberg en 1759-60, où il chante notamment comme primo uomo dans Nitetti et Alessandro nell'Indie de Jommelli avec Maria Masi et le ténor Hager, on retrouve le virtuose à Rome, Reggio, Palerme puis entre 1766 et 1769 à Naples, avec notamment la Girelli, Gabrielli et Raaff, partenaires réguliers. Ces vocalistes s'illustrent dans Il Gran Cid de Piccinni, mais aussi Paisiello, Mysliveček, Sacchini. Mazzanti se produit aussi dans cet intervalle à Rome, Venise et Turin.
En 1771, Sarah Goudar écrit « c'est un grand chanteur, il est vrai ; mais il n'a plus de voix. » De 1772 à 1782, il est de nouveau engagé à Stuttgart en qualité de Musikmeister ; il finit par y assumer les fonctions de maître de chapelle.
C'est ensuite à Rome, ville à laquelle il a été le plus fidèle, qu'il s'installe finalement. Charles Burney lui rend visite et rend hommage à sa grande culture musicale ainsi qu'au goût et à la finesse de ses interprétations, bien que sa voix soit alors « réduite à un fil. » Mazzanti étonne Burney par sa grande collection de musique, la variété et la qualité de ses compositions, et sa fameuse interprétation des poèmes du Tasse sur une musique de barcarolle vénitienne.
Fixé à Londres dans les années 1780 en tant que maître de chant, Mazzanti ravit par sa conversation plaisante et ses anecdotes nombreuses, selon Charles de Pougens et Michael Kelly, qui le fréquentent. Il est également le principal nègre musical de ce dernier, piètre compositeur...
Certaines sources précisent qu'il meurt à Rome.
La Borde le juge « chanteur de la plus haute réputation, excellent musicien. » Quant à Mancini, il déclare Mazzanti « musico di primo rango ».
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