Originaire de Sienne, Martini en tire le même surnom que le castrat Tenducci et surtout le célébrissime Francesco Bernardi.
Sa voix est celle d'un soprano, qu'il développe avec l'ancien chanteur Giovanni Manzuoli.
En 1781, il chante les demoiselles dans l'opera buffa, et crée Il Pittor parigino de Cimarosa avec Francesco Benucci. En 1783, il interprète également I Due baroni di Rocca azzura du même auteur, ce qui lui vaut un sonnet en son honneur. Il chante ensuite à Milan et Naples, où D. Diogo de Noronha tente vainement de le recruter pour Lisbonne ; c'est finalement Caporalini qui sera engagé.
Le castrat est engagé deux saisons de suite à Venise pour les carnavals 1789 et 1790, avec Teresa Saporiti puis la Banti : il y interprète l'opéra séria, notamment Anfossi (Zenobia in Palmira) et Guglielmi (Rinaldo). On le retrouve ensuite à Livourne avec le ténor Mombelli, à Gênes, puis à Turin pour le carnaval 1791. Il y revient l'année suivante, et crée par exemple Annibale in Torino de Zingarelli avec la Todi. On le retrouve à Livourne en 1794, Sienne et Milan (Rossana de Paër) l'année suivante, Rome en 1797 et de nouveau Turin juste avant Venise en 1798 : il y incarne Admète face à l'Alceste de la Grassini écrit par Portogallo. Toujours à Venise, il chante évidemment l'opéra le plus populaire du moment, Gli Orazi e i Curiazi de Cimarosa, avec Babbini, en 1802, et l'année suivante des pages de G. Farinelli et Bertoni.
En 1812, il chante encore Zingarelli, sur les vers du Tasse.
Très réputé dans les rôles féminins en raison de son charme physique et de sa voix particulièrement douce et agile, Martini fait partie des interprètes de renom de son époque, sans pour autant arriver à la cheville d'un Marchesi ou d'un Crescentini, bien qu'on le compare parfois flatteusement à Pacchierotti. Le rôle de Donna Laura met en valeur sa virtuosité dans l'air Alma grande, que Mozart devra réécrire en simplifiant pour Mlle Villeneuve. Andrea est la preuve qu'à l'époque, les moyens vocaux des genres bouffe et sérieux sont déjà les mêmes. Voilà ce qu'écrit à son propos l'observateur Benedetto Frizzi :
Senesino, véritable imitateur de Pachiarotti dans la douceur et doté d'un timbre magnifique, peut affronter les meilleurs sopranos. Damiani dispose cependant d'une voix plus nette, même si sa manière a beaucoup de lacunes et que lui fait défaut cette musicalité pour orner les dons généreux que lui a fait la Nature.
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