Né près de Plaisance, Giovanni Battista se rend à Naples à l'âge de quatorze ans pour étudier avec le maestro Leo, puis à Bologne sous la houlette de Bernacchi pour le chant et du padre Martini pour la musique. Ses talents sont suffisants pour intégrer la célèbre Accademia filarmonica locale : il crée son Endimione à Bologne en 1729.
Maîtrisant parfaitement les principes des deux meilleures écoles de chant de l'époque, le soprano Mancini s'essaie un temps comme interprète au cours des années 1730 : Mancini chante l'ultima parte d'Adriano in Siria de Giacomelli à Florence en 1733. En 1736-37 il est à Venise pour Arsace de Giacomelli ou encore Zoe de Predieri, puis en 1737-38 à Turin (bien que pressenti pour Palerme) avec Cesare Grandi, la Viscontina et Carestini pour Issipile de Galuppi et Demofoonte de Brivio (Cherinto). On le retrouve à Rome la saison suivante avec Casimiro Pignotti, Scalzi et le ténor Crisforo Del Rosso dans Vologeso de Rinaldo di Capua. Il interprète même le rôle titre de Merope de G. Scarlatti, en 1740, avec Monticelli. Le castrat interprète aussi Porpora et Hasse.
Mais c'est surtout comme maître de chant qu'il se fait connaître : invité à Vienne par Marie-Thérèse en 1757 comme professeur à la cour, Mancini est nommé Kammermusikus l'année suivante. Il publie son traité Pensieri, riflessioni pratiche sopra il canto figurato en 1774, alors qu'il est toujours fixé en Autriche. Cet ouvrage est une mine d'informations tant sur le chant et le style de l'époque que sur les chanteurs célèbres. Avec les Opinioni du castrat Tosi, c'est un document extrêmement précieux. L'un comme l'autre, symptomatiquement, dénoncent la décadence du chant et le triomphe du mauvais goût... à plusieurs décennies d'intervalle. |