Ce castrat soprano étudie avec l'un des meilleurs chanteurs et compositeurs de l'époque, Giulio Caccini, dont le nouveau style de chant, fait de récitatifs et de riches ornements, fait florès.
Florence est alors l'un des principaux centres artistiques d'Italie, et en 1604, Magli est engagé au service des Medici. Il participe assurément à L'Orfeo de Monteverdi donné à Mantoue en 1607, souvent considéré comme le premier opéra, ou du moins le premier chef-d'œuvre d'un genre balbutiant. Le prince de Mantoue a expressément fait appel aux forces musicales de Florence, et le castrat interprète la Musique du prologue – s'accompagnant peut-être lui-même à la harpe –, Proserpine, et sans doute un autre rôle (la messagère ou l'Espérance) ; Francesco Gonzaga rapporte que sa performance a séduit toute la cour jusqu'à voler la vedette aux autres chanteurs. Le rôle titre est dévolu au fameux bariténor Rasi, et d'autres castrats participent sans doute à la création (Euridice par Bacchini ?). En 1608, il chante vraisemblablement dans L'Arianna de Monteverdi avec le castrat Brandi, Rasi et la Florinda (qui remplace la Martinelli décédée).
Magli demeure néanmoins au service des Medici jusqu'en 1615, avec les excellents Brandi, Peri et Archilei. Quand la bella Adriana effectue un séjour à Florence en 1610, une lettre d'O. Gentile au duc de Gonzague rapporte :
Les chanteurs étaient Madame Adriana Basile, Monsieur Lelio Grilizoni, Monsieur Zazzerino [Peri], le Brandino et Gio. Gualberto... et à l'issue de la représentation, tous conclurent d'un commun accord qu'elle n'avait pas d'égal.
Magli perfectionne son art insrumental à Naples en 1611.
Il poursuit sa carrière auprès du prince-électeur du Brandebourg, jusqu'en 1622. Son succès prélude à la fascination qu'auront les castrats sur le public au fil du développement du genre opéra, à partir de 1650. |