On sait relativement peu de choses sur ce castrat florentin, si ce n'est qu'il est recruté pour le service de la reine Maria Casimira de Pologne et emmené à Varsovie en 1690 par le cardinal Radzieïowksi avec un autre musico, Jacopo Jacopetti, pour chanter dans les opéras de Viviani Per goder in amor ci vuol costanza (1692) et Amor vuol il giusto (1694). Il se produit régulièrement en concert pour la reine et accompagne cette dernière quand elle décide d'aller s'installer à Rome : Giuseppe prend le départ avec elle en 1698.
Rome sera finalement sa ville d'attache. Luparini est systématiquement rapporté à son employeuse royale : à Rome, il est connu comme Giuseppe della Regina. Sous ce surnom, le castrat est assez talentueux pour s'imposer dans les concerts publics ou privés des palais, à la basilique Sainte-Marie-Majeure ou les églises comme Saint-Jacques-des-Espagnols. Il se produit notamment chez le prince Ruspoli à l'époque où y composent Alessandro Scarlatti et Haendel. La littérature précise souvent qu'il remplace la Durastanti après la première de La Resurrezione haendelienne, mais rien ne vient étayer ce fait ; le problème est que ce Pippo est confondu avec Filippo Amadei, autre musicien actif dans les mêmes cercles. Il n'est pas exclu que Luparini soit destinataire du rôle de l'Ange, mais l'hypothèse la plus probable est que rôle ait été créé par Finaja. En revanche, il est quasiment attesté que Luparini participe à La Santissima annunziata de Scarlatti la même année 1708. Il ne faut évidemment pas oublier les prestations pour Maria Casimira ! En 1703, celle-ci fait donner une serenata sur le pont de son palais qui traverse la via sistina, avec deux chanteuses (dont Caterina Lelli) et Giuseppe.
Quand de 1709 à 1714 la reine de Pologne produit des opéras sur son théâtre privé au palazzo Zuccari, sur des musiques de Domenico Scarlatti (Tolomeo ed Alessandro, Tetide in Sciro, etc.), il est possible que Giuseppe fasse partie des distributions, dont le détail n'a malheureusement pas survécu. Là encore la reine fait venir des chanteuses, comme Maria Giusti ou la Tilla, bravant l'interdiction des autorités religieuses. Luparini interprète aussi au moins un oratorio de Caldara, Il Trionfo della castita, chez le prince Ruspoli.
Luparini finit par intégrer le collège pontifical, et se produit aussi à Saint-Jacques-des-Espagnols place Navone à partir de 1705. Il y retrouve ses collègues des palais romains et de la chapelle Sixtine : le ténor Chiccheri, la basse Cinotti, les castrats Betti, Ricci et Finaja, et fête son jubilé en 1733.
Il ne faut pas non plus le confondre avec un autre Giuseppe, célèbre soprano romain, dit Peppino d'Orsini (Giuseppe Ceccarelli). |