Le castrat Leonardi débute dans sa ville natale, Fano, dans des intermèdes comiques en 1737, travesti en femme.
Il
est à Rome avec le tout jeune Porporino en 1740, et interprète Rinaldo Di Capua au Teatro Valle. Il chante à Livourne puis au San Angelo de Venise dans Il vincitor di se stesso de Fiorillo, Ambleto de Carcani et Cirene de Pellegrini en 1741-42, avec la soprano Margherita Chimenti.
Son titre de gloire est d'avoir été recruté par Graun pour participer à l'inauguration du Hofoper en 1742. Le soprano interprète César dans Cleopatra e Cesare, avec la brillante Giovanna Gasparini. Il n'a pas l'heur de plaire à Frédéric II et fait partie de la majorité de chanteurs congédiés par le souverain dès la fin des représentations ; pour autant, sa présence à la cour prussienne marque le tournant de sa carrière, située entre Berlin et la Bavière.
En effet, Leornadi est récupéré par la sœur du roi, Wilhelmine von Bayreuth, et brille à la cour avec le castrat Zaghini, comme lui originaire de Fano. Il y participe notamment à La Clemenza di Tito (Hasse ?) en 1744, dans le rôle du monarque.
Le castrat n'oublie pas l'Italie, et en 1749-50, Leonardi chante les seconde parti à Venise pour le carnaval, notamment dans Siroe de Cocchi et Artaserse de Pampani, avec le titre de virtuose de la cour de Bayreuth. La même année, le nouveau théâtre de Stuttgart souhaité par Frederike von Brandenburg-Bayreuth est inauguré à l'occasion de l'anniversaire de la duchesse, avec un Artaserse où se produisent Leonardi et les nouvelles étoiles de la cour du Wurtemberg, Marianna Pirker et Giuseppe Jozzi.
En 1753, on retrouve sa trace au San Carlo de Naples en Achille dans l'Ifigenia in Aulide de Jommelli, avec Babbi, Guizzetti et Aprile. L'année suivant, il incarne Gandarte dans Alessandro nell'Indie de Galuppi. Le primo uomo est alors Caffarelli. En 1754-55, Leonardi s'illustre encore à Munich, par exemple dans l'Adriano in Siria de Bernasconi : il est Adriano face au Farnaspe de son ancien collègue berlinois devenu virtuose de renom, Ferdinando Mazzanti. Il partage l'affiche avec la soprano finissante Turcotti, notamment dans L'Huomo, autre page sur un livret de Wilhelmine. Le roi de Prusse Frédéric II, inconsolé du départ de Salimbeni et déçu par Carestini puis Amadori, a recours à son ancien castrat, notre Stefanino, pour engager de jeunes chanteurs en Italie. C'est finalement Leonardi lui-même qui se produit dans Merope de Graun à Berlin en 1756, mais l'engagement du castrat Tassini à la cour prussienne se fait par son truchement. La même année, Stefano chante Polidamante à Munich avec le castrat Andrea Grassi et la basse Schuster dans Amaltea, pasticcio sur un livret de Wilhelmine en personne.
On raconte que Frédéric II ne se lassait pas de Sentir che mi chiama de cet opéra, que toutes les sources attribuent à la Molteni. Cependant la cantatrice incarnait Cornelia, et l'air en question est chanté par Cesare, du moins dans la version Jacobs.
Cesare sollicite une tessiture plutôt aigüe, jusqu'au si4, mais Polifonte est bien plus profond : Leonardi était alors devenu un solide contralto. |