Né à Rome, Jozzi étudie avec le brillant chanteur et musicien Domenico Alberti, auteur d'une série de pièces pour clavecin. Il commence certainement dans sa ville natale dans des rôles féminins dans les intermezzi (Larinda e Vanesio dans Rosbale de Giacomelli en 1732) et dans l'opéra séria (Erissena dans un Alessandro nell'Indie de 1730, Temistocle de Latilla en 1737). En 1740, Jozzi s'est hissé au premier plan et chante Laodice dans Siroe de Latilla, avec le contralto Appianino, Lorenzo Ghirardi et le ténor Babbi.
On le retrouve à Milan en 1741 alors qu'il chante le rôle titre d'Artaserse, premier opéra d'un compositeur qu'il retrouve régulièrement par le suite : Gluck. Il est alors partenaire d'Appianino et de l'Aschieri.
La même année, il chante Alceste dans une Berenice à Venise, toujours avec Aschieri. En 1743, Jozzi chante Cherinto dans la première version de Demofoonte de Jommelli à Padoue, avec Carestini, Babbi et Fumagalli. Il est aussi à Venise, notamment dans un Nicoraste, re di Tracia de Pattoni au San' Angelo, en 1745.
Il rejoint la troupe des Mingotti qu'il accompagne en Europe jusqu'à Londres en 1746 où il chante Antigono de Galuppi, Gandarte dans Alessandro nell'Indie de Lampugnani, Artamene et La Caduta dei giganti de Gluck avec G. Frasi et Monticelli. À Londres puis en Hollande, le castrat a le mauvais goût de publier les sonates d'Aliberti sous son propre nom, une supercherie finalement découverte. Il rejoint Mingotti à Copenhague en 1749, remplaçant Antonio Casati en tant que premier castrat dans les opéras de Scalabrini, dont Siroe ou encore Semiramide riconosciuta, et reçoit une gratification royale avec sa partenaire Marianne Pirker.
On retrouve Jozzi comme primo uomo à Stuttgart de 1750 à 1757 : il crée probablement maintes pages de Jommelli. Apparemment, Jozzi, Marianne Pirker et son mari violoniste forment un ménage à trois qui n'est pas sans faire scandale !
Jozzi se produit enfin à Lisbonne, dernière étape d'une belle carrière européenne : entre 1765 et 1768, il est primo uomo avant d'être remplacé par Carlo Reina ; sa prima donna est un autre castrat soprano, Giambattista Vasquez. On loue particulièrement son portamento. Retiré à Rome, il collabore également avec D. Diogo de Noronha pour le choix des musiques et des chanteurs destinés à l'opéra de Lisbonne, et touche une pension de la couronne portugaise. |