Le castrat soprano est le petit fils d'un théologien de Pistoia.
Frilli chante à Sienne au cours de l'année 1695 dans Pirro e Demetrio de Scarlatti, prestation qui lui vaut déjà l'hommage de sonnets, même si un critique estime que son rôle est au-dessus de ses moyens. Il est invité à se produire pour les concerts de Noël à San Marco, à Venise, l'année suivante. En 1697, le très fameux castrat Pistocchi lui confie le second rôle masculin dans son œuvre Narciso, créée à Ansbach avec des chanteurs italiens réputés. Néanmoins, on identifie Frilli à Bologne dès l'année suivante, puis à Mantoue et à Sienne en 1700. Dans cette dernière ville, il est en tête d'une distribution (Il Trionfo di Camilla de G. Bononcini) où paraissent de jeunes talents, les frères Bernardi. L'un d'entre eux deviendra le grand contralto Senesino ! Apparemment, un noble admirateur de Domenica Pini, jaloux de Frilli, interdit à se dernier d'approcher la maison de la prima donna !
Stefano fait partie des célébrités lyriques, et est employé de la cour de Florence au moins dès 1689, tout comme d'autres excellents interprètes. Il chante à l'opéra et dans plusieurs lieux où sont joués des oratorios (y compris à Sienne). Stefano donne ainsi des pages de Clari, dont La Difesa della verita e dell'innocenza, qui témoigne d'une étendue vocale remarquable. En 1705, il a pour collègues les excellents Berselli et Minelli.
Frilli semble être passé au service de Maximilien-Emmanuel de Bavière, sans doute sur recommandation de la sœur du souverain, devenue duchesse de Toscane : il est ainsi à Bruxelles pour chanter Torri (San Gaetano, et sans doute La Vanità del mondo en 1705 et 1706).
Retour à Florence :
on connaît surtout aujourd'hui le chanteur pour sa participation au premier opéra italien de Haendel connu, Rodrigo, en 1707. La distribution est belle : elle comprend les sopranos Anna Torri et Aurelia Marcello ainsi que le ténor Guicciardi. En 1712, Frilli se produit dans un oratorio florentin d'Orlandini, Il Figliuol prodigo, dans le rôle titre, accompagné des castrats Morosi et Tempesti. Le spectacle présenté par Gian Gastone de Medici est fastueux !
Le reste de sa carrière est malheureusement mal cerné. Il s'agit toutefois d'une figure illustre du chant italien de cette époque.
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