C'est à Lucques qu'on trouve une première trace du castrat en 1654 dans Alessandro vincitor di se stesso de Cesti, avec la basse Piccini.
Alto à la chapelle Saint-Marc de Venise de 1655 à 1662, Forni chante parfois des rôles importants dans les théâtres de la ville. Il fréquente la compositrice et chanteuse Barbara Strozzi qui lui dédie un madrigal dans l'un de ses recueils. La contribution de Forni est attestée au SS Giovanni e Paolo pour le carnaval 1659-60, dans L'Antigona delusa da Alceste de Ziani et un autre opéra de Castrovillari. On le retrouve dans le même théâtre la saison suivante avec Bovi, le ténor Boni et les divas Passarelli et Porri, chantant Sartorio et Ziani. Le carnaval suivant est l'occasion d'interpréter encore deux opéras de Ziani, avec les basses Formenti (Fontana) et F. Galli. En 1662-63, le castrat participe à L'Amor guerriero de l'immanquable Ziani et Gl'Amori d'Apollo, e di Leucotoe de Volpe. Passé au San Salvatore, il est protagoniste du Pompeo Magno de Cavalli en 1665-66, retrouvant les basses Fontana, Galli et Donati.
Forni effectue un passage à la cour d'Innsbruck animée par le talent de Cesti, et accompagne les castrats locaux Sabbatini et Pancotti dans La Magnanimita d'Alessandro en 1662. Il passe au service d'Éléonore, veuve de l'empereur d'Autriche Ferdinand III. On l'entend donc à Vienne mais aussi Prague et Salzbourg. On identifie Forni dans la distribution du Ratto delle Sabine de Draghi en 1674, et la même anée dans Il Fuoco eterno custodito delle vestalli, opéra gigantesque de Draghi, Schmelzer et l'empereur en personne, avec la diva Masotti et le castrat Olivicciani.
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