Castrat doté d'une voix de soprano aigu, originaire de Turin.
À l'opéra, on l'identifie d'abord à Venise au San Cassiano en 1729-30, notamment dans La Generosità di Tiberio de Lapis et Cordans, avec la mezzo Orlandi, le ténor Costanzi et la soprano Monza. Fontana est à Rome les deux saisons suivantes dans des rôles secondaires, interprétant notamment Adone, re di Cipro d'un certain Caballone puis Porpora et Hasse (première version de Cajo Fabrizio), avec des distributions étourdissantes : les jeunes étoiles Marianino, Annibali, Monticelli et Salimbeni, mais aussi le déjà très célèbre Caffarelli et le baryténor Pinacci. Agostino est à Pistoia en 1733, puis chante un oratorio à Cento l'année suivante, où il paraît également à Milan comme secondo uomo. En 1735, il est carrément primo uomo à Florence, par exemple dans Ezio de Porpora, où Orlandini doit néanmoins réécrire tous les airs de son rôle, créé par l'alto Nicolino. Il est alors accompagné de la soprano Caterina Visconti, du couple Barbieri et de la contralto Uttini. Fontana poursuit une carrière au second plan à Parme, Venise, à nouveau Parme et jusqu'à Turin en 1737 où il retrouve la Visconti et chante aux côtés du Megacle du vieux Senesino dans L'Olimpiade de Brivio. C'est encore en qualité de secondo uomo qu'on repère Fontana dans trois productions vénitiennes en 1738, avec le soprano Calzi, le ténor Tolve et la Bavarese. Il retourne à Rome en 1740 et fait une unique apparition à Naples l'année suivante, dans Ezio de Sarro avec Caffarelli et Giovanna Astrua. S'il est premier chanteur la même année, ce n'est qu'à Brescia. Ses dernières prestations scéniques connues sont à Gênes en 1743 : il présente un opéra de Porpora et un de Lampugnani (Farasmane, re di Tracia) avec la diva Aschieri, le ténor Basteris, Teresa Imer et sa sœur.
Agostino Fontana ne doit pas être confondu avec Giacinto Fontana dit Farfallino, castrat soprano spécialisé dans les rôles de prima donna à Rome autour des années 1720. Agostino était un soprano sans doute plus aigu et agile, mais d'une moindre présence dramatique ; il reste une figure de second plan notable de la décennie 1730, exemple parmi d'autres d'une école de chant infléchie vers l'aigu et la virtuosité. Mancini le distingue comme l'un des rares chanteurs encore capables de chanter le matellato, répétition d'une même note, spécialité de Farinelli, Bordini et Mingotti.
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