Ce castrat soprano voit le jour à Gorlago, près de Bergame en Italie.
L'une des premières apparitions du jeune soprano a lieu à Crema, dans L'Innocenza giustificata de Fiorè en 1723. Il se produit ensuite à Rome : en 1726, il est seconda donna au Théâtre Alibert et chante Scipione de Predieri et Tamiri dans Farnace de Leonardo Vinci. Il est opposé à la cruelle reine Bérénice de Carlo Broschi, jeune chanteur à succès qui deviendra vite le légendaire Farinelli, que Ghezzi a caricaturé dans le rôle. En 1726, Finazzi chante Selene dans Didone abbandonata de Vinci, avec Berenstadt, Gizzi et Fontana (ci-contre).
Pour la saison 1726-27, le castrat fait partie de la troupe réunie par Vivaldi au Sant'Angelo de Venise. Finazzi chante ainsi Nomio dans la première version du pasticcio Dorilla in Tempe puis Gilade dans Farnace, avec Anna Girò. La saison suivante, il passe au San Cassiano et chante Boniventi, Ormisda de Cordans etc.
De 1728 à 1730, Finazzi chante à Wrocław, où il compose déjà quelques airs à insérer dans le répertoire interprété comme le pasticcio Merope. Il retourne en Italie et chante à Venise, Florence, Bologne, où il intègre l'Accademia filarmonica. En 1731, il rejoint ainsi le castrat Valetta, la basse Zannoni et la prima donna Turcotti pour Nino de Corselli, à Venise.
Finazzi est employé par la cour de Modène comme chanteur (Sesto dans le Tito vespasiano de Hasse avec Mareschi en 1741) et probablement compositeur à partir de 1739, et rejoint la troupe des Mingotti en 1743, avec la fameuse soprano Regina Mingotti.
Pour cette compagnie itinérante de renom, il chante et surtout compose : le voici à Prague, Leipzig, Hambourg... Cette dernière ville était caractérisée par la persistance d'une forte tradition opératique nationale, malheureusement arrivée à bout de souffle à la fin des années 1730. La troupe des Mingotti y impose le genre italien, serio et buffo, et Finazzi s'installe définitivement à Hambourg en 1747. Il y interprète notamment Venceslao de Scalabrini avec la Mingotti et la contralto Romani. Sa dernière prestation en tant que chanteur date de 1746, dans un Temistocle de sa plume : Finazzi se consacre ensuite essentiellement à l'enseignement.
Il ne retourne jamais plus en Italie et, converti au protestantisme, mène une vie tranquille en Allemagne où il finit même par épouser une veuve et adopter ses enfants, en 1762. Il continue de composer (Temistocle à Braunschweig en 1761) et fait parler de lui dans les ouvrages spécialisés sur J. S. Bach, puisqu'il semble s'être engagé dans une polémique avec le compositeur Agricola quant aux mérites du fameux maître. Typiquement italienne, l'opinion de Finazzi est que Bach offre une harmonie trop savante pour plaire. |