Castrat contralto né à Ravenne.
Après Bologne en 1746, les premières traces de ce chanteur le placent comme primo uomo à Trévise puis Venise (1746-47 au San Moisè) avec un tout jeune Guadagni, ainsi que le couple constitué par le ténor Domenico Negri et Caterina Bassi-Negri. L'ensemble interprète notamment Zenobia de Micheli. Après une production à Crémone, le contralto retrouve la Sérénissime pour 1749-50, au San Cassiano, où il chante par exemple Galuppi avec une distribution modeste. Sa carrière italienne suit son cours à Padoue, Brescia, Pavie et encore Venise avant un engagement déterminant à la cour de Bavière.
Munich accueille Sebastiani qui y officie pendant une trentaine d'année en qualité d'alto pour la musique sacrée et, en général, de secondo uomo à l'opera seria. Quand le castrat est convié, c'est pour inaugurer le tout nouveau théâtre Cuvilliés avec Catone in Utica de Ferrandini. Une première génération de musiciens fidèles l'y accompagne : les ténors Lucchi et Bertolotti, les sopranos Maria Tubert et Josepha Perprich. Par la suite, Emiliani est appelé à incarner de nombreux seconds rôles métastasiens d'opéra et oratorio, fréquemment mis en musique par le maître de chapelle Bernasconi, par exemple Gamari dans Isacco, figura del redentore (1755), Agenore dans Il Re pastore (de G. Zonca, 1760). Plus tard encore, c'est dans les derniers rôles qu'il paraît, par exemple Arasse ou Aminta : le castrat Bruscolini l'a remplacé dans les seconds rôles. Rares parenthèses italiennes dont nous gardons la trace, Sebastiano se produit à Milan en 1765, et à Turin en 1767-68 avec Caterina et Francesca Gabrielli (Il Trionfo di Clelia de Mysliveček).
Il participe aussi à une cantate solennelle à Ravenne en 1772. Emiliani ne quitte les planches munichoises qu'en 1777, après une carrière qui a fait de lui un des chanteurs les plus sollicités de la cour avec l'excellent ténor Domenico Panzacchi.
Il aura aussi vu passer notamment les castrats Belardi, Leonardi, Concialini, Rauzzini, Roncaglia, Serafini. |