Francesco DE GRANDIS |
ca 1670 – 1738 |
dit Cecchino |
Aussi [de' Grandis] [Checchino] |
Ce castrat soprano né à Vérone mène une très belle carrière européenne, au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles.
Employé à Udine, Parme, Florence, Francesco est à Venise en 1690, avec Valentino Urbani. Il est membre de la chapelle impériale de Vienne entre 1687 et 1692, et chante un rôle mineur avec un autre débutant, le castrat Romani, dans San Gaetano de Draghi (1691). La célèbre basse Donati fait partie de la distribution.
De Grandis apparaît au service de la cour de Modène, où il chante divers oratorios. En 1692, il y chante un opéra de Giannettini célébrant des noces princières, avec l'excellente basse Cottini et les excellents castrats Siface et Cortona : L'Ingresso alla gioventù di Claudio Nerone ; son rôle virtuose monte jusqu'au si aigu. Il chante Almansore de Giannini à Reggio Emilia en 1696, avec Barbara Riccioni et les mêmes castrats. Le soprano arbore le titre de virtuose de Sa Majesté Impériale [de Vienne]. On le retrouve encore à la cour de Modène, avec Margherita Salicola ; les deux virtuoses partent se produire à Parme en 1700. Il revient à Venise entre 1699 et 1704, principalement dans des pages de Pollarolo (dont Il Ripudio di Ottavia) avec Anna Cecchi-Torri et la Scarabelli. Le compositeur offre aussi avec ces mêmes musiciens et le ténor Antonio Borosini une magnifique serenata sur le Grand Canal, en 1704. Conforme à son habitude, Zanetti en laisse une caricature cruelle (ci-contre ©Fondazione Cini).
À Rome, Francesco De Grandis est régulièrement employé par Ottoboni, et se produit probablement dans la cantate de Scarlatti Amore, Venere e Ragione avec les castrats locaux Tiepoli et Monaci, présentée en 1706. Il est alors désigné comme virtuose de la cour de Modène. Il passe ensuite à Venise, au San Cassiano, et accompagne Santa Stella dans des pièces de Lotti, dont Sidonio. Il chante aussi la messe de Noël avec Nicolino.
De Grandis chante à Naples en 1709 et crée La Principessa fedele de Scarlatti l'année suivante, avec la contralto Albertini. Il chante par ailleurs beaucoup de musique de ce compositeur alors également à Naples, dont l'oratorio Il Trionfo del valore. En 1710, le castrat chante des oratorios de Caldara à Rome : le rôle titre de Santa Francesca Romana, et sans doute La Castità al cimento. On l'entend ensuite à Venise, où Veracini l'engage pour chanter la musique sacrée à San Marco à Noël en 1711 et 1712. À Livourne, Checchino reprend Il Tigrane de Scarlatti avec Margherita Zani. On l'identifie encore à Turin en 1719 pour chanter Orlandini avec la Cuzzoni, et la même année à Rome où il chante Pirro dans Astianatte de F. Gasparini, avec le jeune Fontana, Berenstadt et Ossi.
Ce Cecchino ne doit pas être confondu avec ses homonymes, dont un costumier actif à Venise, un chanteur à voix naturelle à la carrière postérieure, ni avec Francesco de Castris également surnommé Cecchino et chantant jusqu'au début du XVIIIe. De même, Francesco Finaja, étoile de Rome, est souvent surnommé Cecchino (ou Checchino). |
L'Eraclea |
Epicide |
T. Albinoni |
1705 |
Gênes |
> air Zeffiretti che spirate
> air Se premio alla costanza |
N. Rial, Kammerorchester Basel dir. S. Barneschi – Baroque Twitter, DHM 2018
A. Quintans, Concerto de' cavalieri dir. M. Di Lisa – CD Sony 2015 |
Amore, Venere, e Ragione [2] |
Amore |
A. Scarlatti |
1706 |
Rome |
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M. Mauch, Barockorchester Concerto Poetico dir. U. Haenggli – retransmission de concert, Zurich, 2009. Attribution très incertaine |
Santa Francesca Romana |
Santa Francesca |
A. Caldara |
1710 |
Rome |
> Miro che il fiumicello > air Sì piangete pupille dolente
> duo È ristoro a un cor |
B. Staskiewicz, Les Accents dir. T. Noally – Oratorio, CD Aparté 2018
C. Bartoli, Les Musiciens du Louvre dir. M. Minkowski – Opera proibita, CD Decca
N. Rial, Kammerorchester Basel – Sacred Duet, CD Sony DHM 2017 |
La Castità al cimento |
Flavia |
A. Caldara |
1710 |
Rome |
> air Sparga il senso lascivo veleno |
C. Bartoli, Les Musiciens du Louvre dir. M. Minkowski – Opera proibita, CD Decca. Attribution incertaine. |
Alessandro severo |
Alessandro |
A. Lotti |
1717 |
Venise |
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Version abrégée, récitatif traduits : C. van Sant, Utrechts Barok Consort dir. J. van Veldhoven – retransmission de concert, Amsterdam, 2003 |
Lucio Vero |
Lucio vero |
F. Gasparini |
1719 |
Rome |
> air Dolce sembiante |
N. Rial, Artemandoline – Sospiri d'amanti, CD DHM (Sony music) 2015 |
Astianatte |
Pirro |
F. Gasparini |
1719 |
Rome |
> air Se la Grecia s'armerà |
R. Invernizzi, Auser musici, C. Ipata – The Gasparini Album, CD Glossa 2018 |
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