Castrat né à Rome, il débute au service du cardinal Massimi jusqu'en 1677. Passant ensuite par Ferrare, il se produit à Bologne avec la Salicola en 1679, par exemple dans Atide de Tosi.
À Venise, on l'entend en 1679 dans L'Alcibiade de Ziani, et l'année suivante dans Il Ratto delle Sabine d'Agostini, avec les castrats Grossi, Donati, Boni et Ballarini. En 1682, De Castris reparaît à la fois aux théâtres SS.Giovanni e Paolo et S.G. Grisostomo, où il interprète Legrenzi, l'un de ses compositeurs fétiches, qu'il donne aussi à Mantoue la même année flanqué des excellents chanteurs Buzzoleni, Scandalibene ou encore Rivani. Parmi ses autres prestations vénitiennes dans les années 1680, citons Flavio Cubernito (de Partenio) en 1681, avec la Salicola et Cortona, ou encore Publio Elio Pertinace de Legrenzi en 1684, avec le castrat Chiaravalle.
De Castris participe aux noces princières de Parme en 1690, qui rassemble le gratin lyrique de l'époque, dans des œuvres de Sabadini (La Gloria d'Amore et Il Favore degli Dei).
Ce chanteur à succès séduit le prince de Médicis à plus d'un titre ; il intègre l'effectif de la cour florentine en 1684 et s'y impose comme l'interprète le mieux payé, ainsi que le favori du prince Ferdinando. Fin stratège et négociateur, il réussit à imposer ses vues dans les partitions qu'il interprète, y insère ses propres compositions, commente la vie musicale, sert d'agent à son protecteur, etc. Imprésario, il traite directement avec les compositeurs. On l'entend dans des pages de Pollarolo ou encore Perti (Lucio Vero, Astianatte, possiblement l'oratorio La Lingua profetica), avec par exemple le castrat Frilli, la Tarquini ou la Musi. Au tournant du siècle, sa voix est sur le déclin – elle était déjà relativement courte à son apogée, approximativement ré3 – sol4. Sa dernière apparition à Pratolino date de 1702, mais son influence sur le prince est toujours aussi pesante, au point que Cosimo III doit souvent s'adresser à De Castris pour tenter de raisonner son fils ! Il finit même par exiler le castrat de Toscane en 1703, aidé en cela par les intrigues de Vittoria Tarquini. C'est à Rome que De Castris finit ses jours.
Un biographe anonyme du prince Ferdinando le décrit comme « più femmina che uomo ». La célébrissime contralto Vittoria Tesi serait la fille d'un des laquais de F. De Castris, surnommé Il Moretto, raison pour laquelle elle aurait endossé celui de Moretta (petite Mauresque). |