Le castrat voir le jour à Imola et étudie tout d'abord avec le musicien et pédagogue bolonais Lorenzo Gibelli.
En 1772, le castrat chante I Matrimoni in maschera de Rutini à Fano puis Lisisco dans Merope d'Insaguine à Venise, avec Masi-Giura, Babbini et Giovanni Toschi. Deux ans plus ans, on le repère comme seconda donna seria à Macerata avec le contralto Cicognani. En 1777, il est à Fano, mais aussi en concert à Amsterdam. Sa carrière prend de l'essor quand il est engagé comme premier chanteur à la cour de Bavière.
Il y passe tout le restant de sa carrière entre 1780 et 1805, gagnant la faveur du public par le bon goût de son chant et la grâce de sa personne, bien qu'il soit un acteur limité. Les rôles de jeune premier, surtout dans l'opera buffa, lui conviennent parfaitement. En 1781, il est naturellement choisi pour chanter Idamante dans Idomeneo de Mozart, ce qui constitue ses débuts locaux ; l'insatisfaction de l'illustre compositeur à l'égard de son castrat soprano a été amplement discutée. En effet, Mozart regrette de ne pas pas avoir conseillé Francesco Ceccarelli pour le poste, et l'appelle très ironiquement « il nostro molto amato castrato Dal Prato ». Il ne lui trouve aucune méthode, la voix inégale, aucun sentiment ni musicalité, une technique rudimentaire et l'éreinte copieusement dans sa correspondance, allant jusqu'à vouloir couper son air du III. Difficile de faire la part des choses alors que d'autres commentaires sur le chanteur sont par ailleurs élogieux ; il y entre certainement de l'inimitié personnelle. Son piètre talent d'acteur est cependant ici confirmé, et les récitatifs sont bien mal rendus, comme aussi c'est le cas avec le ténor Raaff.
En 1782, le soprano chante encore dans Semiramide de Salieri avec Zonca et Elisabeth Wendling. À l'automne de la même année, Vincenzo est à nouveau convié à Stuttgart où il donne trois opéras, notamment Le Feste di Tessaglia de Poli. De retour à Munich, il retrouve les chanteurs de cour Zonca et Hartig dans Castore e Polluce de Vogler en 1787, œuvre reprise l'année suivante. Dal Prato s'illustre également dans les opéras de Peter von Winter, Holzbauer ou Salieri (La Fiera di Venezia).
À son retrait des scènes, il demeure à Munich où il termine ses jours. |