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Emmanuele CORNAGGIA

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dit Cornacchini

Aussi [Cornacchia] [Cornacchi] [Cornacchino] [Cornacini]

Le castrat est sans doute au début de sa carrière en 1745 quand il chante à Venise dans I Rigiri delle cantarine de Maggiore, avec Elisabetta Ronchetti et le ténor Amorevoli. Après avoir chanté à Lucques et Gênes dans les opéras de Hasse, il est à Rome en 1748-49 et interprète Semira dans Artaserse de Jommelli et Vologeso de Galuppi, avec Albuzzi et Gizziello.
Le contralto passe plusieurs saisons à Turin dont 1750-51, où il chante notamment Pompeo dans Farnace de Perez. La saison suivante le voit à Naples, avec Caffarelli et la Viscontina, pour Sesostri, re d'Egitto de Cocchi et un opéra de Gluck désormais vaguement célèbre, La Clemenza di Tito. Il est encore à Naples en janvier 1753 pour un opéra de Lampugnani avant de se rendre à Madrid sur invitation de Farinelli.

Cornacchini se produit à Buen retiro à partir de 1753 : il chante avec Regina Mingotti, Teresa Castellini et Maddalena Parigi, le castrat Elisi et les ténors Raaff et Panzacchi, soit un ensemble de chanteurs exceptionnels. Il participe ainsi à Nitteti de Conforto, des œuvres de Jommelli, Bonno et probablement Il Re pastore de Mazzoni.
Autre étape internationale pour le contralto : il est primo uomo du King's Theatre en 1759-60 et prend ainsi la relève de Pasquale Potenza, qui ne plait guère. Il y accompagne Colomba Mattei, mais n'obtient pas plus de succès que son prédécesseur ; Burney juge que « sa voix était mauvaise, et son style de chant n'offrait rien d'élevé ou de captivant. » Il est par exemple Sesto dans La Clemenza di Tito de Cocchi. L'écrivain Oliver Goldsmith, de son côté, en livre une description plus complète et nuancée dans Of the Opera in England :
Cornacini [...] est un acteur fort indifférent avec un visage des plus inexpressifs ; il ne semble pas ressentir son rôle et a la manie d'exhiber tout son ambitus. En compensation, il offre une voix mélodieuse et fort étendue, très souple ; son souffle et son trille sont parfaits bien qu'il prolonge trop longtemps ce dernier.

Baretti écrit dans son journal de voyage qu'il rencontre le castrat à Barcelone en 1760. Après six ans au service de la couronne d'Espagne à Madrid, Cornacchi s'en retourne en Italie considérablement enrichi.
Cornaggia se produit encore à Venise en 1761-62. Il est ensuite à Parme dans Catone in Utica de J. C. Bach (Cesare) avec Raaff et Clementina Baglioni. On le retrouve encore à Londres en 1765, mais pas au King's Theatre. Il se produit également comme primo uomo à Prague entre 1766 et 1769, avec Angela Calori, reprenant notamment Guglielmi ou dans Sesostri de Bertoni. La fin de sa carrière est difficile à établir. La Borde dit de lui : « il avait la voix belle & surtout beaucoup d'art. »

La Clemenza di Tito Annio C. W. Gluck 1752 Naples
  V. Barna-Sabadus, L'Arte del mondo dir. W. Ehrhardt – CD Deutsche Harmonia Mundi 2014
L'Isola disabitata Enrico G. Bonno 1753 Madrid
  M. Hijonosa, La Compañía del Príncipe dir. P. Heras-Casado – CD MAA Ediciones 2010
Il Re pastore Agenore A. Mazzoni 1756 Madrid
  M. Pardo, Real Compañía Ópera de Cámara dir. J. B. Otero – Aminta, CD K617