Castrat natif de Rome, Tommaso Consoli s'y produit dans les rôles féminins d'opéra bouffe entre 1771 et 1773, par exemple Amore e Musica de Bernardini, et autres pages d'Anfossi et Piccinni.
Il nous est surtout connu pour ses années à la cour de Munich : il est nommé à la chapelle de la ville en 1774, à vingt ans, et débute en Teagene dans Achille in Sciro de Sales. Le critique Schubart laisse un commentaire détaillé de la production, et écrit :
Monsieur Consoli, soprano, qui faisait Teagene, est un génie en devenir, et porte de nombreux espoirs pour le théâtre. Sa voix est agréable, claire, et d'une élévation peu commune.
En 1775, le soprano rencontre Mozart qui écrit pour lui le tendre Ramiro dans La Finta Giardiniera à Munich, puis à Salzbourg le difficile rôle d'Aminta dans Il Re pastore. Consoli se lie d'amitié avec Mozart et son père, et les accompagne dans leurs voyages vers Salzbourg. Parmi les autres prestations du soprano entre Munich et Salzbourg, signalons Gli Orti esperidi de Fischietti, et un autre opéra sur Il Re pastore, mis en musique par Guglielmi, et dans lequel Consoli chante un rôle féminin avec les ténors Panzacchi et Adamberger. Lorsque le Kurfürsten Maximilien II décède en 1778, Consoli retourne en Italie.
On retrouve alors le soprano à Florence, Modène et Venise dans l’Alessandro nell’Indie de Marescalchi au San Benedetto, comme primo uomo. Après Forlì, en 1779, il retrouve Venise et incarne Enea dans La Didone abbandonata de Schuster avec la Todi puis le rôle titre du Vologeso, re de’ Parti de Rust. L'année suivante, Consoli est à Mantoue, puis Rome, donnant notamment Medonte de Mysliveček. À Naples, il chante Gazzaniga, Bianchi ou encore Zingarelli (Montezuma avec le ténor Prati) au San Carlo en 1781-82. Après des prestations à Turin, on l'entend encore à Gênes dans Tito Manlio en 1784. Sa trace se perd ensuite, mais il appartient à une troupe de chanteurs à Turin en 1801 ; il semble aussi s'illustrer comme acteur.
Après 1801, Tommaso Consoli achève sa carrière à la chapelle Sixtine. Benedetto Frizzi, observateur de l'époque, commente ainsi le castrat :
Consoli, soprano au physique rare, chanta fort bien d'une voix puissante et brillante, mais trop peu de temps. L'air de bravoure était son principal talent, car il était extrêmement agile et précis jusque dans les notes les plus hautes. Il ne prêtait guère attention aux récitatifs, mais pour le reste, il ne cédait rien à la vraie perfection du chant.
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