On retrouve le castrat sans doute vers ses débuts dans un Demofoonte à Rome, dans le dernier rôle derrière Savoj, Elisi ou encore Tibaldi.
Le roi de Prusse l'engage en 1764, année de ses débuts locaux en Egisto dans Merope de Graun. À Berlin, il s'efface derrière les castrats Porporino et Concialini, mais mène une carrière particulièrement longue sur place. Le répertoire berlinois suit les goûts conservateurs du roi qui fait redonner inlassablement les opéras de Hasse, Graun et Agricola, ce dernier ayant parfois droit de créer une pièce nouvelle. Coli chante aussi pour le souverain à Postdam, en privé, y compris des airs de Reichardt. Sur scène on retrouve Coli notamment dans des productions de Quinto Fabio (Papirio, 1766), Montezuma (Narves, 1771) ou Coriolano (1782). Chose remarquable, il n'est pas rare du tout qu'il incarne des rôles féminins, par exemple Emilia (Catone in Utica, 1769) ou encore Melissa (Armida, 1780), ce qui lui vaut les railleries dans la société berlinoise. C'est sur ordre royal qu'il se plie à cette obligation, sans doute seul à pouvoir assumer la partie écrite pour Giovanna Astrua dans Ifigenia de Graun, reprise en 1768. Le compositeur commente à cette occasion :
Il s'exécuta avec toute son application, aussi difficile qu'il soit pour tout un chacun d'être ce qu'il n'est pas.
Parmi les partenaires mémorables de Coli à Berlin, citons surtout Gertrud Schmeling-Mara, par exemple dans la distribution de Cleofide ci-dessus en 1777.
Finalement bénéficiaire d'une pension, il décède à Berlin en 1801, année où il disparaît des registres. |