Ce castrat soprano fait partie de ceux qui mènent une belle carrière au cours des années 1660. Il est probable qu'il s'agisse du Bastiano engagé pour la saison d'ouverture du San Luca de Venise en 1660-61, avec la basse Canner et la soprano Manni. Choix malheureux : La Pasife de Castrovillari et la reprise d'Eritrea de Cavalli font un jour, le public en colère jette des objets sur scène et brûle les livrets !
En 1661, il participe à l'Ercole in Tebe de J. Melani à Florence, représentation de prestige donnée pour un mariage royal dans lequel il joue des rôles féminins, avec le grand Cesti ou encore les étoiles de Florence, les castrats Grasseschi, Rivani et Leonora Ballerini. En 1665, il participe à une production à Vérone.
Il fait partie des réguliers des théâtres vénitiens, et crée notamment Celso dans Il Tito de Cesti donné en 1666 aux SS Giovanni e Paolo, avec la somptueuse Coresi et le castrat Cavagna. Il avait déjà fréquenté ces planches en 1662. On garde la trace d'une lettre rédigée par le soprano à l'attention du célèbre impresario et librettiste Faustini, pour garder ce dernier d'engager la cantatrice Anna Venturi. En 1667-68 il doit créer l'Eliogabalo de Cavalli mais chante finalement celui de Boretti. Sa régularité à Venise s'explique par le fait que Cioni est soprano à la chapelle de San Marco, et sous la protection du noble Alvise Duodo. D'autres chanteurs, comme la basse Formenti, partagent volontiers leur talent entre la musique sacrée et profane.
Cioni est à Plaisance (Coriolano de Cavalli) en 1669 puis à Mantoue pour l'inauguration du théâtre Fedeli avec L'Eudosia d'Antonio Dal Gaudio (avec le ténor Scaccia), dans des rôles comiques. Il quitte San Marco la même année pour entre en service à Modène. |