Ferdinando Chiaravalle est un célèbre contralto, longtemps employé dans les cours les plus mélomanes d'Allemagne.
Il se fait une réputation à Mantoue, où il est au service de la cour, Venise ou Modène au cours des années 1680, donnant par exemple Il Mosè de Perti dans la dernière ville citée, avec le grand castrat Cortona en 1683. Chiaravalle est d'ailleurs à Venise en 1683-84 avec Clementino Hader.
Sa première participation aux spectacles de Hanovre date peut-être de 1687 dans Paride in Ida de Mancia. Il est en tout cas engagé comme étoile de la saison 1691, où il crée le rôle titre d'Orlando generoso de Steffani. Il se produit ainsi très régulièrement pour cette cour dans les années 1690. Sophie-Charlotte, qui l'a entendu à Hanovre, le fait venir à Berlin ; il y crée notamment Cefalo de G. Bononcini en 1702. Ferdinando accompagne probablement la souveraine pour la musique de chambre, et s'illustre comme le principal chanteur italien à Berlin pendant près de douze ans. Leibniz commente ainsi les talents du castrat, à propos de l'Atys d'Ariosti (en français dans le texte) :
Mr Ferdinando a paru le plus avantageusement du monde.
Un observateur souligne ses talents dramatiques (en français dans le texte) :
Le sieur Ferdinand est un contr'alte qui dans son genre ne se peut imiter : il a tout ce qu'il faut pour parer le théâtre ; il est grand et bien fait, le visage en est agréable et il entend merveilleusement la scène.
Quant au chambellan F. E. von Fabrice, il se rappelle dans ses mémoires de la saison 1695 :
L'Électeur Ersnt August avait une fois engagé Nicolini [Remolini], Ferdinando [Chiaravalle], Valeriani [Valeriano Pellegrini] et Diamantina [Maria Diamante Scarabelli], en un mot tous les chanteurs les plus renommés d'Italie, hommes et femmes, à des salaires exorbitants [...]
Il continue néanmoins de paraître en Italie, comme à Venise en 1690 avec Pistocchi dans L'Amor di Curzio per la patria d'Alghisi et un opéra de Tosi.
Jusqu'en 1703 environ, Chiaravalle se partage donc entre Mantoue, Hanovre (Tirsi dans les Baccanali de 1695) et Berlin, où il chante pour le tsar de Russie en visite en 1697. Malheureusement, un prêt non remboursé auprès d'un notable berlinois met le castrat en difficulté. Il vend certains biens, et à son retour en Italie, prend sa retraite en 1705. La cour de Mantoue lui attribue une pension, mais celle-ci ne dure pas avec l'effondrement politique : le castrat se plaint dans une lettre au cardinal Médicis où il demande un soutien financier. On ignore ce qu'il advient de lui par la suite.
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