Ce castrat semble se situer dans la lignée de l'école de Bologne, dite de Bernacchi.
Jeune soprano, Caselli se produit d'abord à Rome de 1754 à 1759 : on l'entend dans l'Idomeneo et le Ciro riconosciuto de Galuppi, ainsi que dans un Tito Manlio de Latilla, en 1755 ; la représentation est alors dédiée à Mme de Choiseul, ambassadrice de France.
Il incarne aussi quelques rôles féminins, notamment dans l'Antigono de Gluck avec les castrats Mazzanti, Lorenzo Gherardi et Belardi.
Le soprano chante beaucoup à Venise : citons ainsi L'Olimpiade de Gregorio Sciroli (1760), Artaserse de Galuppi (1761), dans lesquels il se partage les premiers rôles avec le castrat Potenza ; Il Solimano de Galuppi (1769), Caio Mario d'Anfossi et une page de Bertoni (1770) ; Siroe de Borghi (1771) avec Anna De Amicis, ainsi que dans le rôle titre du Vologeso de Sarti.
En 1769, il participe aux magnifiques célébrations des noces du duc Ferdinand avec l'archiduchesse Maria Amalia, chantant dans deux actes des Feste d'Apollo de Gluck, avec le ténor Ottani et les sopranos Girelli et Agujari.
En janvier 1770, le jeune Mozart a l'occasion de l'entendre à Mantoue dans Demetrio de Hasse :
L'opéra de Mantoue a été très réussi, ils ont joué Demetrio [..] Le primo uomo, le musico, chante bien, mais il a une voix inégale. Il se nomme Caselli.
Des prestations à Mannheim lui permettent de chanter avec le remarquable castrat Tonarelli, et bien sûr Dorothea et Elisabeth Wendling dans le Sofonisba de Traetta (1762) puis dans Alessandro de De Majo en 1766, prestations qui lui valent le titre de virtuoso di camera di SAS Elettorale Palatina.
Il est en effet officiellement engagé de 1761 à 1770.
On le retrouve à Pavie en 1774 et à Ancône et Crémone l'année suivante. Il passe ensuite par Gênes, Lucques, Pavie. En 1777, il manque être engagé par le prince-archevêque Colloredo. On l'entend à Dresde en 1781-82 (Osiride de Naumann avec le soprano Damiani et Rosa Baglioni, ou Elisa du même), puis comme primo uomo dans le théâtre de cour de Braunschweig. Il achève sa carrière comme contralto à la cour dresdoise, où il crée notamment d'autres pages de Naumann (I Pellegrini al sepolcro di Nostro Signor), chante dans les chœurs et forme à la musique diverses personnalités, dont Johann Miksch.
Son portrait figure apparemment à gauche de celui de la Bastardina (Lucrezia Agujari) et du castrat Tenducci dans la fameuse gravure d'Antonio Fedi réunissant les plus grands chanteurs du XVIIIe siècle.
Les rôles écrits pour lui dans les Feste d'Apollo n'exigent pas une voix extrêmement longue et virtuose tandis que Gluck, sept ans après le sobre Orfeo, n'hésite pas à confier de redoutables coloratures à ses chanteuses. L'air Cessate, fuggite est une merveille d'élégance. |