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Domenico CAPORALINI

1769 – 1848

Aussi [Guizza]

Le soprano Domenico Guizza, quasiment toujours désigné par son surnom de Caporalini, chante déjà l'opera comica à Naples en 1786. Il se produit également dans les théâtres de sa région d'origine, les Marches. En 1787 puis à partir de 1789, Caporalini chante à Rome, dans des rôles féminins, comme dans la farsa de Fioravanti Il Gentil'uomo di Manfredonia et des opéras de Paisiello et Caruso, accompagné par la célèbre basse bouffe Morelli. Il n'a pas encore vingt ans, et se voit déjà courtisé pour le théâtre royal du Portugal, accord finalement conclu en 1790. Domenico se fait aussi entendre à Milan, où il campe un comte dans Il Convitato di pietra de Gazzaniga en 1789.
On continue néanmoins de l'applaudir à Rome comme prima buffa jusqu'en 1792, bien souvent avec le ténor Caribaldi, et c'est durant ce séjour romain qu'il compte Goethe parmi ses fervents admirateurs, particulièrement après l'avoir entendu dans L'impresario in augustie en 1787. Moritz décrit ainsi le castrat débutant :
Un garçon d'environ seize ans est aujourd'hui la coqueluche du public romain ; il n'est rien moins que joli et sa voix n'est pas des plus extraordinaires ; mais l'ingénuité exceptionnelle de son caractère et quelque chose d'inimitable dans son jeu font taire des réserves et fascinent, si bien qu'on doit céder à la sympathie qu'il inspire.
Goethe écrit même un livret pour Caribaldi et Caporalini, dans lequel ce dernier doit incarner une petite fille jouant avec une poupée !

La suite de la carrière du soprano a lieu à Lisbonne, au théâtre São Carlos, où il chante en général les premiers rôles féminins puisque les femmes y sont interdites de scène jusqu'en 1799 : déjà présent pour l'inauguration du théâtre en 1793 avec La Ballerina amante de Cimarosa, il est prima buffa assoluta dans I Finti Eredi de Sarti en 1794 ; Rossana dans Il Palazzo d'Osmano de Gazzaniga en 1795 ; Alfonsina dans Il Convinto de Cimarosa en 1796 ; la protagoniste de La Morte di Semiramide de Borghi en 1799... Ses collègues sont Michele Cavanna, Crescentini et le bariténor Antonio Brizzi, et le répertoire, essentiellement bouffe, est centré sur Sarti, Cimarosa, Paisiello, Guglielmi... La levée de l'interdiction faite aux femmes de se produire sur les planches met naturellement fin à sa carrière locale.

On le retrouve encore à Venise en 1801, pour Armida abbandonata de Bertoni et Penelope de Cimarosa, avec la Delicati. Sa trace est ensuite perdue, même s'il semble encore chanter à Bologne en 1812.

Finalement, on retrouve le soprano comme professeur de chant et maître de chapelle à Recanati, dans les Marches. Il participe notamment à l'éducation du jeune Giuseppe Persiani, futur compositeur, et époux de la soprano Fanny Tacchinardi-Persiani. Sa voix semble avoir été particulièrement longue.