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Pasquale BRUSCOLINI

1718 – 1782

dit Pasqualino

Aussi [Bruscolino] [Pasqualini] [Pasquale Antonio]

Né à Pesaro, il étudie le chant avec Paolo Bellinzani, personnalité musicale locale de renom. On sait peu de choses sur les années qui précèdent son engagement à Berlin, pour le carnaval de 1743, en même temps que Salimbeni, Romani et la Venturini (cette dernière déplaira très vite au roi de Prusse).

Pasquale reste dans la capitale jusqu'en 1753, se contentant des seconds rôles des créations de Graun, dont Cominio dans Lucio Papirio et le rôle titre d'Artaserse en 1744. Il participe aussi aux productions locales de Hasse, comme Arminio en 1747. Alors que Carestini est engagé comme primo uomo mais ne peut reprendre les nombreux rôles de soprano composés par Graun et régulièrement reproposés au Hofoper, on demande à Pasqualino de chanter le rôle principal de la Didone Abbandonata (le chanteur est pourtant souvent désigné comme alto). La manœuvre vise aussi certainement à motiver Bruscolini à rester à Berlin, alors qu'il a clairement exprimé son désir de partir pour Dresde. Rien n'y fait, le chanteur a déjà signé ailleurs et arrive à la cour de Saxe en 1753.

À Dresde, Pasqualino trouve une belle équipe de vocalistes ; mais il reste cantonné aux rôles secondaires et moins bien payé que les castrats Monticelli, Rocchetti et Belli. La prima donna Bordoni a pris sa retraite, remplacée par Albuzzi-Todeschini, tandis que Monticelli s'impose comme l'un des meilleurs sopranos d'Europe. Les chanteurs de la cour de Dresde se rendent régulièrement à Varsovie (le prince-électeur de Saxe est aussi roi de Pologne), par exemple en 1754, et en permanence après 1756 du fait de la Guerre de Sept ans. En 1759, on l'y entend avec le ténor local Caselli et le castrat Francia dans la serenata Endimione, signée Hasse et Galuppi. Il incarne occasionnellement des rôles féminins, par exemple lors de l'exécution privée d'Attalo de Galuppi, où chantent également des membres de la noblesse. À Dresde, Bruscolini crée notamment Oronte dans Artemisia en 1754, Alessandro dans Il Re pastore en 1755 et Aminta dans L'Olimpiade en 1756 ; il s'impose même en primo uomo aux côtés de la Pilaja et Elisabeth Teyber dans Siroe en 1763, lorsque la cour retrouve définitivement Dresde. Toutes ces œuvres sont bien sûr du maestro Hasse. L'année suivante, Bruscolini est à Munich où il incarne Megacle dans L'Olimpiade de Bernasconi avec le Licida de Concialini et le Clistene de G. D'Ettore. Il retourne alors en Italie : Dresde est ruinée par la guerre et ne peut plus entretenir ses musiciens.

Après plus de vingt ans sur les planches de Berlin et Dresde, le contralto se range et, après des prestations à Senigallia dans des pages sacrées en 1765, intègre la chapelle de sa ville natale, Pesaro. On l'entend aussi au SS Crocifisso de Longiano, comme alto avec Caselli.

Orfeo Cleone/Apollo C.H. Graun 1752 Berlin

Version très abrégée et adaptée : A. Dornak, Akademie für alte Musik Berlin dir. R. Popken – retransmission de représentations, 2003
Silla Lentulo C.H. Graun 1753 Berlin
  H. Matzeit, Innsbruck Festival Orchestra dir. A. De Marchi – CD CPO 2023
Artemisia Oronte J.A. Hasse 1754 Dresde
  Version très abrégée : M. Borst, Capella Sagittariana Dresden dir. F. Bernius – retransmission de concert à Dresde, 1994
L'Olimpiade Aminta J.A. Hasse 1756 Dresde


> air Siam navi all'onde algenti

> air Siam navi all'onde algenti * Son qual per mare ignoto

Version très abrégée : S. Richards, Capella Fidicinia dir. F. Bernius – retransmission de concert
M.E. Cencic, Armonia atenea dir. G. Petrou – Rokoko, CD Decca 2014
N. Spanos, Venice Baroque Orchestra dir. M. Chryssicos – pasticcio L'Olimpiade, CD Naïve, 2012
Zenobia Tiridate J.A. Hasse 1761 Varsovie
> air Vi conosco amate stelle * duetto Va! Ti consola * final B. Pyrzyk, Musicae Antiquae Collegium Varsoviense dir. W. Klosiewicz – CD Pro Musica Camerata 1999
Siroe, re di Persia [2] Siroe J.A. Hasse 1763 Dresde
  M.E. Cenčić, Armonia atenea dir. G. Petrou – CD Decca 2014