Ce castrat soprano rompu au style et à la virtuosité de l'école moderne participe à la vogue du genre virtuose napolitain, particulièrement à Venise. Il semble voir le jour près de Bari, dans les Pouilles, et rejoint le conservatoire de la Pietà de' Turchini en 1729.
On le repère au théâtre dès 1730 à Reggio, déjà primo uomo, chantant Lucio Vero de Pollarolo avec le castrat Mengoni et la soprano Cotti. Sa carrière se poursuit à Gênes, cette fois-ci en retrait face au castrat alto Baldi et la mezzo Facchinelli. Pour le carnaval 1730-31, Francesco est engagé à Venise au prestigieux San Giovanni Grisostomo où l'on donne un opéra d'Orlandini, Didone abbandonata de Sarro et un pasticcio fondé sur Siroe. Il est alors secondo uomo avec la Facchinelli, Nicolino et le ténor Barbieri. On l'applaudit ensuite à Ferrare, Turin, Alessandria, Jesi puis Milan (1732 puis 1733), avec la Tesi et Anna Peruzzi. Il interprète Vinci, Hasse, Broschi, Lampugnani, Schiassi, Giacomelli ou encore Semiramide de Porta, croisant des étoiles du calibre de Farinelli, Caffarelli, Scalzi et Amorevoli.
Après une prestation à Plaisance, Bilancioni est engagé par Vivaldi pour sa saison 1733-34 du Sant' Angelo, et tient des emplois de premier plan dans Motezuma et L'Olimpiade. Vivaldi compte sur le charme vocal du castrat, flanqué du jeune Mariano Nicolini, pour séduire un public de plus en plus sensible aux prouesses vocales de la génération montante. Bilancioni fait également partie de la distribution de Candalide d'Albinoni et d'une nouvelle mouture de Dorilla in Tempe, enrichie de pages de Giacomelli ou encore Hasse : il reprend par exemple une aria composée pour Caffarelli. Le castrat s'enorgueillit du titre de virtuose du prince de Torella.
C'est à Vicence qu'il paraît en 1734, avec Farinelli, son ami depuis Naples, avec lequel il avait aussi chanté à Ferrare et Turin. On l'entend à Rome, notamment dans une fameuse création de Pergolesi où le castrat Ricci, de la chapelle pontificale, s'arroge le premier rôle masculin. En 1736, Bilancioni se trouve à Naples comme second chanteur aux côtés de Carestini, Amorevoli, la Tesi et Margherita Giacomazzi, par exemple pour Alessandro nell'Indie de Hasse et Farnace de Leo : c'est le dernier opéra où sa présence est recensée.
Sa carrière théâtrale brillamment entamée s'est brusquement arrêtée ; Francesco est engagé en 1737 à la chapelle royale de Naples, où il retrouve entre autres Gizzi et Caffarelli. En 1740, il chante au duomo de Barletta dans les Pouilles.
La voix de Bilancioni semble avoir été particulièrement brillante, sur une tessiture assez longue proche du mezzo-soprano suffisamment étendue dans l'aigu. |