Ce contralto est originaire de Campanie. Il commence par chanter à la cour du Portugal.
Arrivé chargé d'honneur à Rome, il se distingue brillamment par une voix douce et étendue, et chante souvent avec un autre Pasqualino, le soprano Tiepoli, au service du cardinal Ottoboni. C'est alors l'un des meilleurs chanteurs de Rome. Dès 1699, on l'entend chez Ottoboni dans Il Lino generoso où il incarne Danao, face à Francesco Vitali. En 1701, après la fermeture des théâtres publics décidée par le pape Clément XI, Betti chante en privé dans les palais romains, notamment ceux d'Ottoboni. Il prend part à l'Adrasto de Bencini au palazzo Bonelli l'année suivante, pastorale dans laquelle chantent plusieurs cantatrices, malgré l'interdiction religieuse. Ottoboni envoie Betti et Tiepoli auprès du duc d'Orléans entre 1703 et 1705.
De retour en Italie, Betti interprète Haendel et Scarlatti chez Ruspoli, que ce soit des cantates ou des oratorios comme La Resurrezione, avec la soprano Durastanti. Il est admis à la chapelle pontificale en 1707, et repéré par Marcello dont il est l'un des interprètes choisis ; principal contralto de la ville, il prend certainement part à beaucoup d'oratorios de Caldara et A. Scarlatti donnés à cette époque, dont les distributions n'ont malheureusement pas survécu. En 1712, il chante Il Figliuol prodigo sur un livret de Pamphili, avec les castrats Tollini et Finaja. La castrat est fidèle à ses employeurs portugais et se produit régulièrement à l'ambassade, comme dans une serenata de Porpora en 1713, avec les divas Paola Alari et Maria De Piedz. En 1721, il se produit encore, avec Bartoluzzi, dans une cantate de F. Gasparini donnée chez le cardinal Pereira, puis dans La Ninfa del Tago d'A. Scarlatti, dans les mêmes conditions. Il est alors richement récompensé par le commanditaire. Cinq ans plus tard, c'est au service du cardinal Cienfugos qu'il chante une cantate de Micheli, avec les jeunes vedettes de Rome Giacinto Fontana et Domenico Ricci. À partir de 1701, le contralto est aussi chanteur vedette de Saint-Jacques-des-Espagnols, prestigieuse église située place Navone qui réunit un brillant ensemble où Betti retrouve des collègues de la chapelle pontificale, comme le ténor Chiccheri, la basse Cinotti et les castrats Finaja et Giuseppe Luparini.
Betti, dont la carrière se déroule pour l'essentiel hors de la scène, n'en est pas moins l'un des plus remarquables chanteurs de Rome dans les premières décennies du siècle. |