On pense que ce castrat est né à Venise, où il donne à ses premières prestations à partir du carnaval 1709 et 1710, par exemple dans Il Tradimento tradito d'Albinoni avec le grand ténor Paita, ou encore Sesostri de Gasparini avec les castrats Romani et Carboni.
Castrat soprano de bonne renommée, il trouve de nombreux engagements en Italie dans les années 1710 : il paraît à Vincence, Pavie et Gênes en 1710 et 1711 (avec Senesino et Vienna Mellini) ; Bologne dans La Fede tradita e vendicata d'Orlandini en 1712 ; Reggio, Gênes en 1713 ; Rome en 1714 comme secondo uomo, et comme premier rôle en 1716 avec Baldini, Ossi et Genovesi ; Florence en 1715, puis Naples en 1716-17 avec Durastanti, Vitali et Senesino ; Reggio Emilia la même année pour La Conquista del vello d'oro d'A.M. Bononcini avec le castrat Casati, le ténor Borghi et la Bordoni. Ses compositeurs de prédilection sont Gasparini, Albinoni, Scarlatti, Caldara, Orlandini. Notons qu'en 1711, un fantastique aréopage de musiciens se réunissent à Novara pour plusieurs jours de célébrations du transfert des reliques de saint Gaudenzio. Berselli fait partie du riche effectif avec rien moins que les castrats Bernacchi, De Grandis, Pistocchi, Roberti, Berenstadt ou encore les ténors Buzzoleni et Franceschini.
Après de dernières prestations à Reggio puis Livourne dans le courant de 1717, Berselli se produit à Dresde dès l'automne avec d'excellents chanteurs – dont Senesino, Döbricht-Hesse, Boschi, Durastanti et Tesi – dans les œuvres de Lotti ou encore Heinichen. Il interprète notamment Ascanio, Giove in Argo ou encore Teofane de Lotti. Sa voix cristalline et pure lui vaut certains suffrages, mais Burney le juge plus surprenant que touchant, à cause de sa voix très aiguë (jusqu’au fa5) : outre la tiédeur de son jeu et son incapacité à émouvoir dans les adagios, il ne semble par avoir été particulièrement à l’aise dans les passages virtuoses. Une querelle entre Senesino, Berselli et Heinichen est le prétexte à la dissolution de la glorieuse troupe de Dresde, et le castrat accepte la proposition de Haendel, qui l'a repéré avec une bonne partie de la troupe en 1719.
Après une saison à Londres dans la compagnie de Haendel, où il chante notamment les seconds rôles dans Astarto de G. Bononcini et la seconde version de Radamisto avec Senesino et Durastanti, la trace du soprano est perdue.
Ses rôles dresdois révèlent effectivement une voix légère, qui ne descend pas en dessous du mi3 mais atteint le contre-ut.
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