Ce castrat vient de Rome, où il se produit particulièrement souvent au fil de sa carrière.
Il débute dans des rôles féminins à Assise (1765) et Rome (1766), dans des opéras bouffes. Giuseppe fait de petites apparitions à Naples en 1767-68, puis passe les années 1770 à écumer des théâtres secondaires pour des opéras bouffes ou des rôles subalternes d'opera seria : on l'entend à Corfù, Trévise, Vicence, Trieste, Padoue, Gorizia, Pise, Sienne, Loreto, Udine, Alessandria... Il paraît tout de même également à Venise (1774, Il Conte Baccelone), Modène, Gênes, Milan et Turin (rôle titre du Lucio Silla de Mortellari avec De Amicis, Bedini et Scovelli).
En 1780, le castrat voit une progression sensible dans sa carrière, et joue comme prima donna à Rome, notamment dans Antigono de Mysliveček avec Ansani et Sartorino. En 1780-81, il est à Graz, mais retrouve l'Italie et le répertoire sérieux très rapidement, d'abord à Turin puis à nouveau sur des scènes plus modestes (Alessandria, Imola). Ci-contre, la distribution d'Arminio d'Ottani en 1781. À Rome, Benigni est cantonné aux rôles féminins bouffes ou sérieux ; dans les autres théâtres, on l'entend toujours dans des rôles secondaires, dans le grand genre qui domine alors dans son répertoire, que ce soit à Mantoue, Padoue, Venise jusqu'en 1784 (avec la basse Fischer et son épouse Strasser pour Ademira de Luchesi), ou Plaisance, Turin (Ariarate de Giordani avec Bartolini) et Florence jusqu'en 1789. Le castrat est ensuite engagé pour le King's Theatre.
Dans la capitale britannique, il ne chante d'abord que La Generosità d'Alessandro en 1789. Benigni est en Italie en 1789-90, mais retrouve Londres pour au moins quatre productions, notamment dans le nouveau Pantheon Theatre. Il interprète Federici ou encore Sacchini (Armida) avec Pacchierotti, la Mara et le ténor Lazzarini dans les premiers rôles.
Giuseppe retourne en Italie et paraît à Turin puis Venise (1792-93). Il pourrait avoir chanté encore à Lisbonne jusqu'en 1798 ! Une carrière qui s'étale sur plus de trente ans, certes pas tout à fait au sommet, mais souvent aux côtés d'étoiles comme secondo uomo. Il évoque en cela Angelo Monani, autre grand second rôle à la carrière fort longue. Sa scène de Minerve, à la fin de l'acte II, est coupée dans l'enregistrement du Bellerofonte de Mysliveček.
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