Soprano originaire de Loreto. Il est membre de la troupe de chanteurs employés à la basilica di San Nicola a Tolentino. Son frère Giuseppe est basse dans le même ensemble durant trente ans.
Il semble débuter sur scène en 1762, notamment à Pesaro, dans un opéra bouffe, registre qu'il fréquente ensuite à Rome et Urbino (1765). En 1768, le soprano est secondo uomo serio à Venise, avec E. Teyber et Mazzanti, pour Antigono de F. De Majo et Arsace de Franco. On le retrouve à Turin pour le carnaval suivant, cette fois-ci avec la Girelli et Sartorino comme premiers rôles. Bedini passe par Lucques, Sienne, Bologne, Rome... Toujours comme secondo uomo. En 1772, Bedini participe à la production du Demetrio de Bernasconi à Munich avec Panzacchi, Rauzzini et Caterina Flavis.
Dans les années suivantes, Domenico se hisse au premier rang des distribution, à Macerata et Venise (1777) puis Turin, notamment dans Lucia Silla de Mortellari (1779) : il tiendra ce rang toute sa carrière. En 1779 et 1780, il est ainsi à Naples comme primo uomo de nombreuses pages, mais se produit aussi à Florence et Livourne. Après Pérouse (Artaserse de Rust) et Padoue, il retrouve Turin pour le carnaval 1781, et chante par exemple Andromaca de Martín y Soler avec la fantastique Todi et le ténor Prati. Il participe aussi à l'inauguration du Teatro Nuovo degli Armeni de Livourne avec Adriano in Siria de Cherubini, accompagnant Crescentini et Babbini en 1782. Après un passage à Rome, Milan avec Anna Pozzi et David, puis de nombreuses autres villes du Nord, Bedini est à Venise en 1786, pour des opéras de Bianchi, Tarchi et Gazzaniga. Il intègre la cappella della Santa Casa di Loreto en 1786, mais n'abandonne pas du tout la scène : on l'entend à Bologne dans La Passione di Gesù Cristo de Torelli en 1787, puis Florence, Gênes dans les opéras d'Andreozzi, notamment, avec un grand succès, et Pérouse, Novara, Milan, Trieste, Padoue... On l'entend aussi parmi les sopranos au SS Crocifisso de Longiano, en même que les castrats Caselli, Folicaldi, Bruscolini et Pompili.
Il a déjà une longue carrière derrière lui, donc, lorsqu'il incarne Sextus dans La Clemenza di Tito donné à Prague par Mozart avec la soprano Marchetti-Fantozzi et le ténor Baglioni, en 1791. Le rôle est néanmoins splendide, aussi expressif que virtuose, dans une veine pathétique marquant le sommet du tempérament autodestructeur des héros métastasiens, encore accentuée à la période classique sentimentale.
On retrouve encore Bedini à Florence en 1792, avec le ténor Scovelli, dans Il Giobbe de Rutini. Le voici l'année suivante à Vérone, puis, dernière trace connue, en 1795 à Ascoli dans un oratorio.
Mariotti, membre de l'académie de l'Arcadie à Pérouse, s'extasie sur l'art de Bedini en 1781 : « Qui n'est pas touché par le doux chant de Bedini a l'âme impénétrable ou point de cœur dans la poitrine. »
D'après le premier biographe de Mozart, ce dernier n'aurait pas été très satisfait de son interprète en 1791. Il faut dire qu'il était alors plutôt à la fin d'une carrière longue et brillante. De même William Beckford, qui l'entend à Florence en 1780, le juge insupportable et imagine qu'un marsouin chanterait à peu près de la même façon... |