Bartolomeo Bartoli est castrat soprano, et sans doute avant tout virtuose de qualité, car on lui attribue de difficiles airs de bravoure.
Originaire de Faenza, il suit l’enseignement du grand castrat Pistocchi dont il devient l'un des plus brillants élèves.
On le repère d'abord au prestigieux teatro S.G. Crisostomo de Venise en 1712 pour interpréter Pollarolo et Lotti avec la contralto Albertini et les sopranos Scarabelli et Durastanti. Bartoli accompagne les débuts lyriques de Vivaldi dans Ottone in villa en 1713 à Vicence. La même année, il est encore à Venise dans Semiramide de Pollarolo, ou dans le rôle titre d’Ariodante du même en 1718 face au Polinesso de Bernacchi. Il interprète également Lotti, F. ou M. A. Gasparini, et de nombreux opéras d’Orlandini jusqu'en 1720. Bartoli occupe souvent le premier rôle, comme dans le Paride de ce dernier compositeur avec le ténor Denzio, la Bordoni, la Vico et la basse Zanonni.
Lors de ces séjours vénitiens, le castrat est croqué par le caricaturiste Zanetti (ci-contre ©Fondazione Cini).
En 1721 et 1722, Bartoli est surtout à Rome, et chante dans le Crispo de G. Bononcini ainsi que Roberto dans La Griselda de Scarlatti, où il dispose des airs les plus agiles de la partition. Il y tient encore le rôle titre du Nino d’Orlandini (1722) avec Scalzi et Pinacci, et participe à des œuvres de Sarro. Bartoli paraît ensuite à Bologne, Milan (Alessandro severo d'Orlandini) et Venise (1724) : il chante avec la Bordoni, Bernacchi et le baryténor Pinacci dans Ipermestra de Giacomelli.
Un point important dans la carrière de Bartolino est son titre de virtuoso di camera de S.A.S. elettor di Baviera, qu'il obtient en 1714. Il apparaît notamment à la cour de Munich en 1717 dans Astianatte de Torri avec d'autres chanteurs attachés à la cour : le castrat Balatri et le ténor Cignoni. Bartoli revient donc tous les ans à Munich interpréter les créations du maître de chapelle Torri, entre ses apparitions dans les théâtres italiens. On l'entend ainsi dans Gli applausi delle Muse et un Lucio Vero avec Bernacchi et Diana Vico (1720), l'Adelaide, avec le ténor Costanzi et la soprano Marcello (1722), ou enfin Il Lamano en 1726. C'est sa dernière apparition connue. Il semble qu’il se consacre à la composition à la fin de sa carrière.
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