Antonio Baldi est contralto.
Il chante à Foligno en 1710 avec les castrat Minelli et Fontana dans La Costanza in amore vince l'inganno de Caldara. On le retrouve en 1714, 1716 puis 1717 à Palerme, avec le ténor Lauri.
Baldi est à Venise en 1722-23 et chante Farnace dans Mitridate, re di Ponto de Capelli avec Antonio Pasi, Bernacchi, la Lancetti, la basse Carli et les sopranos Salvai et Lorenzani (caricature de Zanetti ci-contre ©Fondazione Cini). Après des prestations à Gênes et Milan (avec le soprano Scalzi), il retrouve Venise au Carnaval suivant, partageant l'affiche avec d'autres interprètes de grand renom dans Ipermestra de Giacomelli : Bordoni, Pinacci, Bernacchi ou encore Maria Teresa Cotti. Pour le carnaval 1725, Antonio est à Milan pour Elena de Fiorè avec la Facchinelli.
Le contralto est engagé à Londres en 1725 – sans enthousiasme, à la place de Minelli – et débute dans le pasticcio Elpidia avec la soprano Soresina, constitué de musiques de Vinci, Orlandini, et Haendel. Owen Swiney le dit « ni bon ni mauvais chanteur : c'est un acteur correct : il est assez bien de sa personne : et sa manière de chanter est moyenne ». Baldi reprend Rodelinda dans le rôle de Bertarido, et crée le rôle titre de Scipione en 1726 avec Senesino et la Cuzzoni. Il n'est cependant que secondo uomo, place qui restera la sienne durant toute la suite de son séjour, d'autant qu'arrive la même année une autre étoile du chant, Faustina Bordoni. Baldi participe aux reprises (Timante dans Floridante en 1727, Fraarte dans Radamisto en 1728) et créations avec les rival queens et Senesino, comme Astianatte de Bononcini (Oreste), Riccardo primo ou encore Tolomeo de Haendel...
Avec Senesino et les divas, Baldi quitte Londres lorsque la compagnie fait faillite du fait des polémiques et de la relative lassitude du public vis-à-vis de l'opéra italien. Il retrouve Senesino et le jeune Annibali à Venise en 1728-29, par exemple dans Adelaide d'Orlandini. On l'engage à Turin, Gênes, Florence et Rome où il interprète Porpora, Orlandini, Fiorè, Chinzer, Araia... Baldi poursuit une carrière sur les scènes vénitiennes, avec Salimbeni en 1733 ou dans l'ombre de castrats comme Farinelli et Caffarelli qui créent Merope de Giacomelli en 1734. La saison suivante, c'est avec Gizziello, la Peruzzi et Fabri que paraît le contralto Baldi en Matusio de Demofoonte de Schiassi, et Publio dans La Clemenza di Tito de Leo.
Burney le définit comme « a singer of no great ability. » Effectivement, Haendel réserve à Baldi des parties bien moins complexes que celles de Senesino, Annibali, Bernacchi ou même Pacini, tout en utilisant tout de même une gamme d'affect assez large, du gracieux au furieux. |