Ce castrat soprano entre au service de l'électeur palatin en 1708, et y chante notamment Teodata dans Tassilone de Steffani en 1709, avec Antonio Pasi, Antonio Tosi et la basse Benedetti. Il y reste officiellement jusqu'en 1714.
En 1712, il arrive toutefois à Londres, où l'opera seria enflamme l'enthousiasme depuis l'arrivée de Nicolino et surtout le Rinaldo de Haendel. Baldassari reprend le rôle de Dario dans Idaspe fedele de Mancini, autre succès de ces années de découverte des Anglais, ainsi qu'Antioco de F. Gasparini.
Il quitte la Grande Bretagne pour un temps, et chante à Rome en 1713-1714, mais aussi Venise en 1718 dans Farnace de Pollarolo et Antigona d'Orlandini avec la Vico ou encore le ténor Borghi. Il est possible qu'il paraisse à Vienne pour un opéra de Caldara en 1717, avec les étoiles locales que sont Borosini, la Contini, la Schoonians, Orsini.
Baldassari revient à Londres en 1719 pour des concerts et des engagements à l'opéra, dus à Haendel qui l'a entendu à Düsseldorf avant d'aller recruter les meilleurs chanteurs de Dresde. Baldassari donne Numitore de Porta, crée Fraarte dans la première version de Radamisto et Cefalo dans Narciso de Domenico Scarlatti avec des ajouts de Roseingrave. S'il chante peu en 1721-22, à part en concert, il participe à de nombreuses productions de la saison suivante : il crée Timante dans Floridante de Haendel, Crispo et La Griselda de G. Bononcini. Dans ce dernier opéra, les airs d'Ernesto, surtout Per la gloria d'adorarvi, connaissent ensuite une belle fortune. Dans ces œuvres, le castrat se distingue par son chant touchant, avec Senesino, Anastasia Robinson, Berselli ou encore Durastanti. On entend encore Baldassari en concert en 1725 à Dublin et en 1727 à Haymarket, puis il quitte la Grande Bretagne.
On retrouve la trace du castrat sur le continent en 1727, alors qu'il interprète La Fedeltà coronata d'Orlandini avec Diana Vico ou encore le castrat Urbani à Bologne.
À Londres, nous avons la trace des récriminations du castrat concernant son rôle dans Radamisto – il exige des modifications –, comme The Theatre s'en fait l'écho en 1720 :
il n'a jamais joué, dans quelque opéra que ce soit, de personnage d'un rang inférieur à celui de souverain, ou au moins de prince de sang ; et maintenant il se voit attribuer un rôle de capitaine de la garde et de maquereau
Probable caricature de Benedetto Baldassari par Zanetti (Détail ©Fondazione Cini)
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