Castrat soprano né à Côme.
Actif à Milan (voir l'affiche de Cesare in Egitto de Piccini ci-contre), il pourrait être l'un des deux castrats pour lesquels le jeune Mozart compose des motets latins (perdus) en 1770, comme l'évoque Léopold dans une lettre. Mais c'est à Turin qu'il paraît dès 1769, dans Il Trionfo della constanza de De Franchi, avec Camilla Pasi et Geltrude Flavis. On le repère clairement à Pavie comme primo uomo d'un Demofoonte en 1771, avec Felicità Suardi.
Entre 1772 et 1774, le castrat est à Rome comme prima donna : il participe notamment à divers opéras d'Anfossi dont Alessandro nell'Indie avec le bariténor Afferri et les castrats Elisi et Mazzanti. Arnaboldi retrouve le même compositeur dont il incarne Licida de L'Olimpiade avec le Megacle de Millico à Venise, en 1774-75. Durant ce séjour sur la lagune, Arnaboldi donne aussi un opéra de Paisiello. Le castrat se fait entendre à Vérone la saison suivante en protagoniste d'Arsace de Mortellari, avec le ténor Ciprandi et le castrat Ceccarelli.
En 1777, Arnaboldi se produit à Vienne lors d'un concert au cours duquel paraît également la Cavalieri. On l'entend probablement à Trieste en 1778 ; il effectue ensuite vraisemblablement une tournée en Europe centrale (Haydn le croise à Pressburg) et passe un première fois par St-Pétersbourg, avant de s'y fixer comme chanteur de chambre, au moins entre 1780 et 1789. Il crée notamment La Passione di Gesù Cristo de Paisiello avec Anna Davya, et chante avec la célèbre Todi, Marchesi et Solzi lors de leurs séjours russes (Castore e Polluce de Sarti). Arnaboldi donne également Orfeo de Gluck (1782), et participe à la festa teatrale Le Temple de l'allégresse universelle de divers auteurs locaux, qui comprend des morceaux de sa propre composition. Il chante à Vienne en privé chez le prince Galitzin, où l'entend Zinzendorf, en 1787. Sa voix semble connaître un déclin relativement précoce, mais il sert également d'impresario puisqu'il accompagne deux cantatrices italiennes en Russie en 1787 pour le comte Andreievitch. C'est en 1789 qu'il met fin à sa carrière de chanteur.
Arnaboldi se retire dans le Piémont, alors en république française, et achète le domaine du château de Carimate en 1796 pour permettre ensuite à son neveu d'effectuer un mariage dans l'aristocratie restaurée. Un ouvrage sur les artistes natifs de la région de Cômes (Gli uomini della comasca diocesi), forcément hagiographique, indique en 1784 :
Arnaboldi est né en 1705 [sic] d'un pauvre cordonnier. La belle voix qu'il reçut en don fit de lui la proie des théâtres. Sur scène, le public n'attend pas une simple voix humaine, mais celle des rossignols. Arnaboldi parvint à toucher les cœurs en Angleterre et à Moscou, où il réside aujourd'hui. [...] Arnaboldi sent au fond de son âme la tendresse des vers de Metastasio et en traduit l'effet dans les oreilles et dans les yeux par sa figure et par son chant angélique. Il a déjà bien progressé sur la voie de la fortune, et a tiré ses parents de leur humble condition.
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