Castrat soprano natif de Pérouse, mais essentiellement employé à Rome.
En 1638, le jeune Argenti entre au service du cardinal Bichi, dans la capitale, et se distingue comme l'une des étoiles montantes de la ville. Le castrat est aussi membre du collège germano-hongrois de Carissimi entre 1638 et 1642. On cherche apparemment à le recruter à Paris, mais c'est finalement Domenico Del Pane qui s'y rend.
Argenti est admis comme chanteur à la chapelle Sixtine en 1645, et s'y impose rapidement comme l'une des figure principales, entouré de la fine fleur des vocalistes italiens : le castrat Vittori, les basses Verdoni et Nicolini, etc. Sans doute très pieux, Argenti participe financièrement à l'achèvement de la Chiesa nuova, et apporte son aide à la confrérie S. Filippo Neri, consacrée à l'oratorio italien. C'est dans ce cadre que Mortoft, voyageur britannique, entend Argenti avec ses collègues de la chapelle le soprano Sanese et l'alto Vulpio, probablement dans Daniele de Carissimi :
Nous sommes allés à la Chiesa Nuova où nous avons entendu une musique enivrante, qu'on ne saurait assez louer. Le sujet en avait été conçu par un prince de Rome et la musique par Charissima [Carissimi], dont on dit qu'il n'a pas son pareil au monde. Les chanteurs étaient Bonnaventua, Sinesia et les deux Vuulpies, qui ont tous produit une harmonie qu'on ne saurait retrouver que dans les cieux ou à Rome.
En 1656, La Vita humana de Marazzoli est crée au palazzo Barberini en honneur de celle qui a commandé l'œuvre, Christine de Suède. Argenti y incarne la Vie humaine, avec ses collègues de la chapelle pontificale Domenico Palombi ou encore Domenico Del Pane. Le castrat chante aussi à Castelgondolfo pour le pape, avec d'autres membres du collège, par exemple en 1657. Vers 1666, Argenti est souvent absent des services à la chapelle, sans doute occupé ailleurs et notamment chez la souveraine exilée, avec la basse Cerruti.
À son sommet, Argenti est considéré comme le meilleur soprano de Rome.
Grand collectionneur de peintures, il accumule de nombreuses toiles d'abord exposées près de la Chiesa nuova de Rome et ensuite dispersées. Il est inhumé dans cette même église, édifiée en partie grâce à son aide. C'est probablement lui qui figure sur le tableau de P.F. Mola qui accompagne cette notice. Dans son ouvrage de référence sur la chapelle, le castrat Adami laisse un commentaire particulier en hommage à Argenti, figure notoire de l'ensemble (ci-contre). |