Ce castrat contralto au destin tragique et fameux est né à Milan en 1712. Il fait partie des élèves de Porpora et, comme nombre d'entre eux, s'impose rapidement comme un phénomène vocal et dramatique.
En 1730, il chante au Teatro delle Dame de Rome dans les opéras de Vinci – compositeur emporté trop tôt par la mort cette même année. Distribué comme seconda donna, Appiani est ainsi Erissena dans Alessandro nell'Indie puis Semira dans Artaserse, nouveaux livrets de Métastase, avec le ténor Tolve et les castrats Farfallino, Carestini, Ossi ou encore Scalzi. Il retrouve ensuite Carestini avec la Bordoni dans l'Arminio de Hasse présenté à Milan la même année.
Le contralto
s'illustre dans Scipione de Predieri, Demetrio de Hasse et Epaminonda de Giacomelli à Venise en 1732, avec Bernacchi, Barbara Stabili et Anna Caterina Dalla Parte. En 1736-37, c'est à Turin qu'il se produit face à Senesino et la Viscontina dans Demetrio de Giacomelli et Eumene de Giaj.
Entre 1739 et 1742, Appiani est au service de l'empereur à Vienne, avec Salimbeni ; il y interprète notamment Orphée dans la première œuvre de Wagenseil, I Lamenti d'Orfeo avec Theresia Holzhauser-Reutter en 1740. Deux ans plus tard, il est à Crema pour le rôle titre d'Arsace de Lampugnani, puis Milan où il crée Arbace dans l'Artaserse de Gluck avec Aschieri, avant de se rendre à Florence pour l'Eumene de Jommelli avec Babbi et la Turcotti. Il est alors le mieux payé de la troupe mais, déjà malade, ne peut assurer toutes les représentations. Il meurt quelque temps plus tard d'un érysipèle dans sa ville natale, interrompant brutalement une carrière météorique.
Il est cité par Hiller dans son traité de chant et d'ornementation, paru plusieurs décennies après sa mort. Lors de son passage à Florence, l'impresario Albuzzi le juge le meilleur contralto du moment : Bernacchi et Senesino achèvent leur carrière et Guadagni reste à venir.
La Borde rappelle au sujet d'Appiani, dans son Essai sur la musique ancienne et moderne :
haute-contre d'un mérite extraordinaire, & dont on avait lieu d'attendre de grands progrès, [...] extrêmement regretté. |
>air Chi vive amante |
J. Arditti, {OH!} Orkiestra Historyczna dir. M. Pastuszka – retransmission de représentations, Bayreuth 2022
C. Bartoli, Il Giardino armonico dir. G. Antonini – Queen of the Baroque, CD Decca 2020 |