Verdoni fait partie des basses les plus brillantes de Rome, où il effectue une grande partie de sa carrière.
Présent au collège germano-hongrois vers 1663, Francesco intègre le collège pontifical en 1667. Mais la basse est au service du cardinal Borghese depuis 1666, et se fait entendre dans de nombreuses œuvres profanes à Rome, comme La Comica del cielo d'Abbatini cette même année (avec les castrats G. Fede et Del Pane), puis La Circe de Stradella en 1668 avec une virtuose de la princesse de Rossano et le castrat Vecchi. La même année, Verdoni interprète une Pastorale a tre voci de Cesti donnée par Donna Olimpia pour le cardinal de Médicis, ainsi qu'une autre pastorale de Giambattista Mariani dans laquelle il incarne Bacchus, avec la Pomone de D. Del Pane. En 1672, la basse participe à un Tirinto, puis l'année suivante à L'Adalinda d'Agostini. Il prête aussi très régulièrement son talent aux oratorios qui fleurissent dans la capitale, dont San Giovanni Battista du même compositeur où il interprète Hérode accompagné d'excellents castrats, comme Donati ou Siface, et probablement les oratorios de Pasquini présentés dans la chapelle du prince Borghese, dont Caino e Abele, auquel on est tenté d'ajouter Il Martirio di Sant'Agnese (1677) tant le rôle du préfet semble correspondre à celui d'Hérode écrit deux ans plus tôt. Verdoni fréquente la fine fleur des musiciens de Rome, comme Corelli et Bernardo Pasquini, et bien entendu, la reine Christine de Suède. On entend également la basse à Borgo pour la représentation de L'Empio punito d'A. Melani avec le soprano Giuseppe Fede.
En concert, il est employé par Pamphili, chez lequel il se produit par exemple en 1678, ou pour le cardinal Flavio Chigi. Il chante également pour Rospigliosi. En 1688, au sein de l'ensemble de Christine de Suède et sous la direction de Corelli, il incarne la Tamise dans un oratorio allégorique de Pasquini dans lequel Londres dialogue encore avec la Renommée, le Génie dominant et le Génie de la rebellion. Ce fastueux spectacle, pour lequel on a engagé un très large chœur et élargi le grand orchestre de Corelli, est donné pour l'ambassadeur de la couronne anglais à l'occasion de l'accession au trône du roi James.
À la chapelle Sixtine, il occupe diverses responsabilités dont celle de camerlingue. Son collègue contralto Liberati lui lègue en 1692 le seul portrait connu de Palestrina.
Verdoni fait preuve d'une voix longue capable d'affronter de larges et tortueux intervalles, mais aussi de longues vocalises. Son talent lui permet d'interpréter des rôles de premier plan dans les nombreux oratorios romains de l'époque, au style volontiers opératique. C'est incontestablement la meilleure basse de la ville et la plus recherchée, ce qui lui vaut de confortables émoluments. Les distributions des œuvres romaines ont rarement survécu, mais il fait peu de doute que Verdoni a pris part à la majorité des créations des années 1670, au moins. |